Ca a bardé ce matin sur RMC. Jean-Jacques Bourdin recevait Emmanuel Macron et Mickael Wamen. Très remonté, l'ex-salarié Goodyear, syndicaliste CGT, a une première fois interpellé vivement le ministre de l'Economie sur sa volonté de plafonner les indemnités de prud'hommes.
Mickael Wamen a ensuite de nouveau attaqué le ministre. "Le 31 octobre 2011, on est venus sur notre parking nous faire des promesses. Elles en sont où ces promesses aujourd'hui ? On a fait l'ANI (accord national interprofessionnel, ndlr) qui permet non pas de sécuriser l'emploi mais de sécuriser les licenciements. Parce que M. Macron, si vos lois avaient été mises en place quand Goodyear a annoncé la fermeture du site en 2007, on n'aurait pas pu se battre pendant sept ans. En six mois, on aurait été licencié", a estimé Mickael Wamen. Et de lancer sur un ton vif : "Vous facilitez les fermetures d'entreprises et c'est comme ça que vous laissez croire aux Français que vous allez créer de l'emploi. On marche complètement sur la tête".
Piqué au vif, Emmanuel Macron a tenu à répondre avec la même vigueur. "Mais ce que vous êtes en train dire en voulant interdire le licenciement ou de mettre des cartons à celui qui embauche en lui disant 'Si tu t'en sépares, dans X années ça va te coûter peut-être une fortune' cela a une conséquence, qui fait souffrir les Français aujourd'hui : on n'embauche plus. C'est ça la réalité des choses", a répliqué le ministre.
Ce dernier a ensuite poursuivi : "Interdire le licenciement, c'est une idée facile, pardon de le dire. On peut vous la répéter, cela fait plaisir sur un plateau. Mais la réalité des choses, quand vous interdisez le licenciement c'est que vous bloquez les embauches ! Cela n'existe pas d'interdire les licenciements ! Ou alors vous vivez dans une économie fermée administrée. Ça n'est pas l'économie française. Il y a en effet deux millions de salariés qui travaillent pour des entreprises étrangères. On a besoin de l'investissement et des entrepreneurs qui prennent des risques". Et d'ajouter en haussant le ton : "Le combat que vous avez mené, il a conduit à bloquer pendant 7 ans et demi l'entreprise ! Parfois avec de bonnes idées, on devient pyromane !".
"Ne vous énervez pas. Est-ce que je me suis énervé, moi ?", a alors commenté Mickael Wamen. "Vous parlez comme un député de l'opposition. Vous parlez comme Alain Gest ou Xavier Bertrand", a-t-il ensuite lancé un peu plus tard à Emmanuel Macron. "Que m'en importe !", a réagi ce dernier. "Je suis en train de vous dire la vérité. Ce qui m'importe c'est la reconversion des salariés, c'est la revitalisation du site". "Mais on est dans la merde ! Grâce à vous il y a 800 chômeurs. Grâce à qui, grâce à vous ! Qu'est-ce que vous avez fait pour les salariés d'Amiens-Nord ?", a lâché le syndicaliste, tandis que Jean-Jacques Bourdin hurlait pour tenter de reprendre le contrôle des débats.
"Si, nous nous sommes battus. C'est Arnaud Montebourg qui s'est battu", a précisé Emmanuel Macron. "C'est facile de dire Arnaud Montebourg. Vous êtes le Arnaud Montebourg bis et vous faites pire que lui", conteste alors Mickael Wamen, avant que Jean-Jacques Bourdin ne reprenne la main. Emmanuel Macron a fini par quitter le studio, non sans avoir serré la main du syndicaliste. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.