Nicolas de Tavernost n'entend pas voir le groupe qu'il a patiemment bâti être démembré par son futur acheteur. Interrogé par la commission de la Culture du Sénat mercredi matin, le président du directoire de M6 a ainsi affirmé son attachement à l'intégrité des actifs médias de son groupe, alors que son actionnaire de contrôle, Bertelsmann, envisage de vendre ce dernier d'ici l'été.
"Nous avons toujours été favorables à la consolidation" du secteur audiovisuel français, a rappelé Nicolas de Tavernost, cité par l'AFP. "Mais consolidation ne veut pas dire dilution, et nous sommes évidemment très attentifs à ce que le travail que nous avons fait depuis 34 ans pour développer des marques et des chaînes (...) auxquelles nous sommes profondément attachés ne disparai(sse) pas", a-t-il prévenu. Avant d'enfoncer le clou : "Et ce ne sera pas l'intérêt d'un éventuel repreneur que de les faire disparaître".
Propriétaire via sa filiale RTL Group de 48,3% du capital du groupe M6, Bertelsmann a fait savoir depuis plusieurs mois son intérêt pour une cession de ses activités dans l'Hexagone. Le groupe allemand a d'ailleurs reçu fin mars plusieurs offres de rachat émanant notamment de groupes médias français comme TF1, Vivendi ou NRJ. L'éventuelle vente à un concurrent français de M6 risque cependant de se heurter à d'épineux obstacles réglementaires, comme Thomas Rabe, le patron de Bertelsmann, l'a récemment confirmé en marge de la présentation des résultats annuels de son groupe.
Selon Nicolas de Tavernost, un accord avec un acteur hexagonal, bien que "plus complexe" à conclure, serait néanmoins le "gage d'une plus grande efficacité car elle apporterait plus de synergies". Pour rappel, le groupe M6 dispose notamment de quatre chaînes de télévision : M6, W9, 6ter et Gulli, et de trois antennes de radio : RTL, RTL2 et Fun Radio.