Les journalistes du "Figaro" sont en colère. La semaine dernière, ils expliquaient sur une pleine page de leur édition du week-end, qu'ils étaient désormais privés des projections presse organisées par Pathé et Gaumont. "Si les distributeurs n'ont jamais porté les critiques dans leur coeur, il semble qu'ils aient décidé de leur déclarer la guerre", écrivaient les journalistes du quotidien. Appelée à justifier son choix, Sidonie Dumas, la patronne de Gaumont, estimait, toujours dans le "Figaro", que le cinéma français était "un bouc émissaire", victime d'"attaques systématiques" et demandait un "élan positif" de la part des critiques.
Aujourd'hui, dans "Médias le magazine", le magazine médias de France 5,Thomas Hugues revient sur cette censure d'un nouveau genre avec Éric Neuhoff, journaliste culture du quotidien, par ailleurs chroniqueur au "Masque et la Plume" de France Inter. Celui-ci a confirmé que cette sanction était liée à une série d'articles jugés négatifs par Pathé et Gaumont. "Ce sont de mauvaises critiques et un dossier sur l'absence de scénario dans le cinéma français et un autre sur le comique français qui n'est plus ce qu'il était", a-t-il expliqué. Les deux majors auraient peu goûté les critiques faites de "Supercondriaque", de et avec Dany Boon, "Les 3 frères : Le retour" des Inconnus et "La Belle et la Bête" avec Vincent Cassel et Léa Seydoux.
"Si, on aime le cinéma populaire mais quand il est bien fait", s'est défendu Éric Neuhoff. Le journaliste a estimé que les critiques étaient de plus en plus mal vues à cause de la télévision qui, elle, n'assure que de la "promo". "La réaction des gros producteurs est liée au nombre d'émissions de promotion qu'il y a sur les chaînes de télévision ou des stations de radio. Ils n'ont plus l'habitude qu'on dise la vérité ou une opinion défavorable sur leurs films", a-t-il conclu dans cette séquence qui sera diffusée à partir de 12h30, sur France 5.