Pas de frontiste sur le banc des chroniqueurs d'Europe 1. Ce mardi, le vice-président de la station Frédéric Schlesinger a assuré à l'AFP que Jean Messiha ne serait pas à l'antenne de la radio cette saison. Le cadre du Front national, contributeur du programme présidentiel de Marine Le Pen, devait intervenir dans l'émission "Hondelatte raconte" en tant que chroniqueur. "C'est un quiproquo. Il avait été question qu'il fasse partie d'un groupe d'invités récurrents. J'ai décidé qu'il ne serait pas invité", a tranché l'ancien dirigeant de Radio France.
Interrogé hier sur Buzzfeed, Frédéric Schlesinger a ajouté : "Christophe a fait l'erreur de communiquer là-dessus comme si c'était acquis. On a échangé, et je lui ai dit que ce ne serait pas opportun, eu égard aux polémiques que lance monsieur Messiha, notamment par voie numérique". De plus, selon le site d'actualités, cette décision a été prise après une pétition et une mobilisation de la Société des rédacteurs de la radio.
Du côté du Front national, la colère gronde. "Patriotes, je veux des milliers de RT pour dénoncer l'inacceptable. PS, LR, Bondy Blog... tous peuvent parler sauf nous !", s'est insurgé sur Twitter Jean Messiha, qui devait débattre avec Pascale Clark ou Nassira El Moaddem. Pour sa part, Marine Le Pen a dénoncé "la presse" qui "a visiblement un problème avec le pluralisme que suppose la démocratie".
Dans une interview accordée au Point et publiée ce matin, Jean Messiha est revenu sur son éviction de l'antenne d'Europe 1. "Cette émission, c'est du frottement de cervelle. Pas un consensus confortable. C'est le retour de la tradition intellectuelle oratoire française qui s'est perdue depuis de nombreuses années", a raconté l'énarque frontiste, précisant qu'il ne devait "être mobilisé qu'une fois par mois en dehors des heures de bureau".
Le proche de Marine Le Pen a poursuivi : "C'est très surprenant que certains veuillent empêcher le débat. Ils ont peut-être peur de voir se lézarder un certain nombre de positions et de certitudes". Jean Messiha a ensuite jugé "scandaleuse" la réaction des journalistes de la station et notamment celle de la Société des rédacteurs d'Europe 1. "Ça ne me viendrait pas à l'esprit d'empêcher un mélenchoniste de parler alors que nos idées sont aux antipodes", a-t-il lancé, avant de confier que son but "est de créer de l'émulation intellectuelle", pas d'être "journaliste".