L'Histoire a tendance à se répéter. Alors que le groupe Lagardère a renoncé l'année dernière à son statut en commandite par actions, qui permettait à Arnaud Lagardère d'avoir les pleins-pouvoirs, en échange d'une responsabilité sur son patrimoine personnel, son groupe annonce ce mardi dans un communiqué avoir entamé une réflexion "visant à confirmer l'autonomie" de son pôle radios, composé d'Europe 1, de Virgin Radio et de RFM. Le calendrier n'est pas anodin : le premier actionnaire de Lagardère, le groupe Vivendi, a obtenu en avril le feu vert de l'Autorité des marchés financiers (AMF) suite au dépôt de son offre publique d'achat (OPA) visant à prendre le contrôle du groupe jadis fondé par Jean-Luc Lagardère.
Mais Arnaud Lagardère, qui doit a priori rester PDG du groupe qui porte son nom jusqu'en 2027, entend bien continuer à avoir son mot à dire. C'est le sens du projet actuellement étudié par le conseil d'administration de Lagardère, qui souhaite réorganiser "la détention et la gouvernance" du pôle radio en le plaçant par exemple sous la bannière d'une société en commandite par actions, "dont le gérant-commandité serait monsieur Arnaud Lagardère lui-même, qui en assurerait ainsi le contrôle", précise le communiqué. "Les associés-commanditaires seraient des sociétés du groupe Lagardère", est-il encore détaillé.
Une décision sera prise d'ici cet été. Réuni vendredi dernier, le conseil d'administration a "réitéré son engagement pour le maintien de l'intégrité du groupe Lagardère, sa pérennité et sa continuité managériale" alors que Vivendi et son actionnaire de référence Vincent Bolloré nourrissent leurs propres ambitions, notamment dans le domaine de l'édition avec le rapprochement du numéro un français Hachette (Lagardère) et du numéro deux Editis (Vivendi). Vivendi devrait aussi poursuivre les synergies déjà observées entre ses différents actifs, comme c'est le cas depuis la rentrée pour Europe 1 et CNews, qui font antenne commune pour certains programmes.