Avis favorable. L'Autorité des marchés financiers (AMF) vient de déclarer conforme le projet d'offre publique d'achat (OPA) déposé par Vivendi, visant à prendre le contrôle de Lagardère. Déjà premier actionnaire à hauteur de 45,13% du groupe dirigé par Arnaud Lagardère, Vivendi ambitionne donc de dépasser les 50% de participation au sein d'un ensemble qui regroupe de précieux actifs tels que le leader de l'édition Hachette ou des médias comme Europe 1 et "Paris Match". Initialement prévue d'ici la fin de l'année, cette OPA avait été déposée en février dernier.
Pour convaincre les actionnaires, le groupe de Vincent Bolloré s'engage, entre le 14 avril et le 20 mai, à offrir 25,50 euros par action. Un montant qui retomberait à 24,10 euros à l'issue, mais qui serait en l'occurrence garanti jusqu'au 15 décembre 2023, quel que soit le cours à venir de Lagardère. Ce prix de 24,10 euros par action est celui par lequel Vivendi a acquis la participation d'Amber Capital en fin d'année. Décision a été prise de revoir momentanément ce prix à la hausse en raison des bons résultats 2021 de Lagardère, qui a vu sa perte annuelle s'établir à 101 millions d'euros en 2021 contre 688 millions l'année précédente.
Reste à voir désormais comment vont se comporter les principaux actionnaires que sont le milliardaire Bernard Arnault (10%), le Qatar (11,5%) et même Arnaud Lagardère. Détenteur de 11% du capital de son groupe, l'actuel PDG - qui a déjà perdu le contrôle absolu de Lagardère en renonçant à la commandite au printemps 2021 - a affirmé devant la commission d'enquête du Sénat sur la concentration des médias qu'il souhaite rester actionnaire. C'était en février dernier et l'iconoclaste dirigeant avait même précisé vouloir augmenter sa participation pour atteindre 15%.
Autre inconnue, la réaction des différentes autorités telles que l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) ou les autorités européennes de la concurrence. Vivendi devrait être amené à se séparer de certains de ses actifs pour éviter une position ultra-dominante, notamment dans le domaine de l'édition puisque le groupe du milliardaire breton possède déjà Editis, numéro 2 du secteur.