La Ferme/Celyne : "J'espère que M. Vendetta sera puni"

Méconnue du grand public, Celyne Durand faisait pourtant partie du casting de La Ferme célébrités en Afrique. La jeune femme, comédienne à ses heures, était de retour le week-end dernier en France après trois semaines de jeu en Afrique du Sud. Si elle n'a pas été éliminée, Celyne Durand a été contrainte d'abandonner, fatiguée par des conditions climatiques et sanitaires inconnues dans l'Hexagone. Entretien.



Que s'est-il passé la semaine dernière pour vous soyez contrainte de quitter le jeu ?
En fait, ça a commencé dès la première semaine. Je me suis fait beaucoup piquer, j'ai fait une réaction allergique, mais d'abord sur une partie du corps, sur la cuisse. J'avais une grosse plaque rouge qui me démangeait et la dernière semaine, j'en avais vraiment sur tout le corps, des genoux jusqu'au cou. Alors vu les conditions et vu le travail qu'on avait à faire, dormir quatre, cinq heures par nuit, ça ne suffisait pas et j'étais juste à bout. En plus, avec toutes les tensions qu'il y avait, ça me touchait aussi mentalement et je n'étais pas assez solide pour assumer l'allergie, les conditions, le manque de sommeil et les tensions. Mon corps n'a pas supporté. J'ai perdu quatre kilos, presque cinq. Je ne m'en suis pas rendue compte, j'étais très affaiblie.

A l'image, on a pu voir que vous sembliez très fatiguée...
Oui, vraiment. Je dormais quatre ou cinq heures par nuit maximum. Il a fait jusqu'à 48 degrés ! L'après-midi, faire une sieste, c'était impossible. En plus l'après-midi, sous les toits et avec les charpentes qu'il y avait, c'était encore plus chaud. Avec les projecteurs et les lumières, on devait atteindre 50 degrés. A l'intérieur, il n'y avait pas d'air, pas de vent. On transpirait... C'est vraiment pas le côté positif du jeu. Au bout d'un moment, on n'en peut plus. Mais ce n'est pas ça qui me reste le plus.



Et qu'est-ce qui vous a le plus marqué justement ? "L'aventure humaine" ?
Oui, l'aventure humaine bien sûr, mais surtout l'aventure avec les animaux. Bon déjà, je venais avant tout pour une association. La dernière semaine, c'était juste mon association qui me faisait tenir. Au départ, ce que j'ai pu aimer et découvrir, ce sont les animaux, les nourrir, leur donner le biberon. C'est quand même unique de pouvoir nourrir un bébé lion, un bébé lynx, des petits nyalas, des girafes... Tout ça, c'était magique. On s'en rendait compte que c'était magique au départ. Mais après, les gens ont peut-être oublié que c'était un cadeau qu'on nous faisait, l'opportunité et la chance de s'occuper de ces animaux. Donc moi, je ne l'oublie pas et quand j'ai vu ma première quotidienne, j'ai vraiment eu un petit pincement au coeur.

Outre les animaux, les tensions entre les candidats étaient très présentes à l'écran...
C'était un mélange en fait. Je vivais avec des artistes. Jeane, par exemple, chantait beaucoup et jouait du piano. C'était génial. Francky chantait aussi et il m'a même fait une petit chanson. Tout ça était super, mais au-delà de ça, si le casting était fabuleux, je pense qu'il y avait des gens qui étaient incompatibles et c'est ça qui a été le plus gros des soucis. Le manque de compatibilité entre certaines personne a engendré des tensions qui sont devenues de plus en plus dures. Ca a été explosif ! C'est dommage, les gens n'ont pas vu qu'il fallait dépasser ça, que c'était un jeu et pas un ring où on devait montrer qui était le plus prestigieux. C'était un jeu, pas un sport, pas une compétition, pas un ring.



Si on revient sur le cas Mickael Vendetta, qui était à l'origine de pas mal de tensions, quelles relations avez-vous nouées avec lui ?
Moi, j'ai tout de suite vu son jeu. Je me suis dit : c'était un petit mec un peu prétentieux qui a envie de tirer la couverture à lui, qui a envie de se mettre dans la lumière et qui ne va pas hésiter à écraser les autres. C'est exactement le genre de comportement qui m'insupporte. On lui a dit plusieurs fois. D'un autre côté, je respectais aussi sa personne parce qu'il me disait que c'était un rôle alors j'essayais de savoir ce qui se cachait derrière ce rôle de Mickael Vendetta. Des fois, il m'a expliqué qu'il rêvait de passer à la télé. C'était son côté un peu touchant. Mais il n'y avait pas que ça... Alors j'essayais de le mater un petit peu, de faire en sorte qu'il ne me gâche pas trop la vie et de ne pas me laisser atteindre par ses commentaires et ses manières de faire. Il y en a qui n'ont pas réussi à faire ça, alors qu'il fallait juste ne pas se laisser toucher pas ses trucs. Il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds par un petit minet de 22 ans qui se prend pour Brad Pitt, alors qu'il n'est rien et qu'il ne nous a jamais prouvé qu'il avait le moindre talent.

Et vous le connaissiez avant l'émission ?
Mais alors pas du tout ! Son truc de bogoss attitude, je pensais que son public, c'était des petits garçons et des petites filles de 8 à 10 ans, voire 12. Après son principe de "Faut pas fumer, faut pas boire", bon... Faut pas fumer, OK. Faut pas boire, oui, mais on peut boire raisonnablement. Mais du coup est-ce qu'il faut être prétentieux ou supérieur ? Alors là, non ! Il ne faut pas que les ados aient une image comme ça des artistes ou des adultes. Il n'était pas tolérant, pas humain, pas gentil, pas généreux. Alors j'espère que sa punition, c'est qu'à sa sortie, il voit qu'il a créé un buzz, mais un mauvais buzz, et que ça va le desservir pendant longtemps. J'espère qu'il sera puni comme ça, parce que c'est la meilleure chose pour qu'il se rende compte que ça ne sert à rien d'être odieux.



L'altercation entre Farid et Adeline a été un autre grand moment de tension. Est-ce que vous avez été témoin de l'incident ?
Non, je vais vous décevoir... Je pense que s'il y a des choses à dire, ce sera à eux de vous les raconter et ce sera même mieux pour vous. Parce que si nous, on commence à vous donner nos avis, ça va juste vous induire en erreur. Adeline va sortir, vous pourrez lui demander son avis et après, il y aura Farid. C'est fou parce que nous, ce n'est pas ce qui nous a marqué le plus. Je pense que les téléspectateurs ne s'arrêtent pas sur les conflits et voient les choses qui sont jolies dans l'émission.

Ce qui cultive la curiosité des téléspectateurs, c'est ce mystère qui entoure ce "grave" incident. Il y a eu des non-dits et des sous-entendus, que ce soit à l'antenne ou dans les journaux.
La presse a tendance à chercher des choses un peu plus compliquées qu'elles ne sont. Après, les non-dits, je ne sais pas, je n'ai pas lu...

Un des sous-entendus, c'est que quelqu'un aurait levé la main sur l'autre...
Alors là, tout ça, vraiment, je ne sais absolument pas donc je ne peux rien vous dire. Après, les gens, lorsqu'ils parlent entre eux, c'est la pire des choses. Les "on dit", les ragots de gens qui n'étaient pas là et qui font des plans sur la comète. Donc il faut vraiment leur demander à eux. Moi je n'en parle pas, je ne peux rien vous dire.

Est-ce que vous avez eu des consignes d'Endemol de ne pas parler de cet incident ?
On a des contrats, c'est le jeu, on ne peut pas vous raconter tout ce qui se passe. On ne peut pas non plus extrapoler sur ces choses qu'on ne sait pas, c'est même une consigne que j'ai dans la vie. Quand je ne connais pas quelque chose, je n'en parle pas, ça va de soi. Jeane Manson et moi, on n'est pas des personnes qui mettent de l'huile sur le feu. Quand on ne sait rien, on ne dit rien. Vous aurez certainement plus de chances avec Mickael Vendetta qui, même s'il avait des consignes, vous dirait des choses parce qu'il a envie de donner son avis et de semer la discorde entre les gens.



Maintenant que vous êtes rentrée en France, est-ce que vous êtes curieuse de regarder l'émission ?
Oui, je suis curieuse parce que ça reste mes copains. Lundi, j'étais très contente de pouvoir les suivre, car il vont quand même me manquer, mine de rien, surtout les animaux.

Bref, globalement, vous êtes très contente d'avoir participé à l'émission ?
Oui, bien sûr. Mon regret, c'est d'être partie trop vite, parce que ce n'était pas un choix, c'était obligatoire. Mon corps ne le supportait plus, mais vivre cette aventure, c'était très positif. J'ai eu l'impression de me dépasser un petit peu, parce que moi, je suis une parisienne qui a peur des insectes et des animaux sauvages. Je suis quand même allée courir avec les guépards, j'ai porté des nyalas, j'ai tenu des petits lions dans mes bras et ce sont des choses que je ne referai certainement plus dans ma vie et que j'ai pu faire grâce à l'émission. J'ai eu la chance aussi d'aider une association humanitaire, Orphelins Sida International, qui n'est pas encore trop connue. Le fait que j'aie pu aider une association grâce à mon image, c'est merveilleux et ça me touche beaucoup qu'on ait pensé à moi pour ce programme.

Justement, vous avez remporté 18..000 euros pour votre association, pouvez-vous nous en parler ?
Elle s'appelle donc Orphelins Sida International. C'est une association qui s'occupe de tous les orphelins dus au Sida et qui est très présente en Afrique, notamment en Afrique du Sud. Elle permet à des enfants, qui n'ont plus d'avenir, qui ont perdu leurs parents, d'être hébergés, de faire des études. Ils ont un avenir, alors que sinon, ils seraient laissés dans la rue, complètement perdus. On peut également parrainer un enfant, comme ça il sait que quelqu'un l'aime et pense à lui. Il y a lien d'affection. L'association a été très touchée, car souvent on pense que le Sida en Afrique, c'est un puits sans fond, que ça ne sert plus à rien d'aider alors que non. C'est ce que j'ai dit à mon association, si je les ai choisis, c'est pour la vie. J'espère que ça va sensibiliser beaucoup de monde pour montrer que ce n'est pas fini, qu'on pense à eux dans d'autres pays. Les orphelins sont l'avenir du monde, donc il ne faut pas les laisser tomber.

Pour finir, est-ce que vous êtes une téléspectatrice habituelle de la télé-réalité ?
Pas du tout. En plus, c'est ce que je disais, en tant que comédienne, on me les a toutes proposées : L'île de la tentation, le Bachelor, Secret Story. J'ai toujours dit non, je n'ai jamais regardé. La seule que j'ai regardée, c'est le premier Loft Story, parce que c'était un phénomène de société. Ensuite, je n'ai plus regardé. Donc j'étais un peu surprise, je ne savais pas que ça se passait comme ça et je suis un peu tombée des nues. C'est assez exceptionnel tout ce qui s'y passe. On est filmés partout, on n'a pas d'intimité et on oublie les caméras au bout d'un moment. Ca, c'est vraiment le truc à dire, on les oublie ! On sait qu'elles sont là, mais on les oublie. C'est pour ça qu'on se lâche et qu'il s'y passe toutes ces choses.