Rémy Pflimlin n'est pas un "couillon". Le sang du PDG de France Télévisions n'a fait qu'un tour à la lecture de notre article publié hier sur le financement du cinéma français par les chaînes de télévision. Celui-ci contenait un extrait du livre-enquête "Main basse sur la culture" (Ed. La Découverte) de Michaël Moreau et Raphael Porier où Nonce Paolini, le PDG de TF1, revenait sur la polémique lancée par Vincent Maraval sur le financement par les chaînes de télévision du cinéma français.
"Il y a des films à très gros budgets que nous avons refusés ! Le dernier Astérix, c'est le service public qui l'a pris, dans des conditions économiques totalement délirantes. Vincent Maraval a quand même trouvé des couillons pour payer 6 millions d'euros deux diffusions ! Dans des prime-times non pas financés par la pub, mais par vous et moi...", lançait le patron de la Une.
Rémy Pflimlin réagit. "Les choix de France 2 Cinéma et France 3 Cinéma permettent à France Télévisions de rencontrer de nombreux succès, publics comme critiques, au sein d'un ensemble de plus de 60 films coproduits chaque année, dont un tiers de premiers et seconds films, explique-t-il à puremedias.com le patron de France Télévisions. Parmi ceux-ci : "Amour" de Michael Haneke ou "La Vie d'Adèle" de Abdellatif Kechiche ont obtenu la Palme d'Or du Festival de Cannes; "Les Garçons et Guillaume, à table !" ou "9 mois ferme" comptent parmi les plus gros succès en salle de l'année 2013. Ces succès sont la meilleure réponse aux attaques contre mes collaborateurs, alors que la recherche de la qualité et de l'équité dans l'utilisation de l'argent public est leur seul moteur, ce que les professionnels du cinéma leur reconnaissent".
Le président de la télévision publique revient également sur le financement de "Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté" pour lequel, selon le CSA, le groupe public a payé en tout 5,1 millions d'euros pour co-produire et s'assurer les deux premières diffusions en clair. "Bien que l'objectif des filiales cinéma de France Télévisions ne soit pas la rentabilité, dans le cas d'espèce le retour sur investissement dans ce film a couvert l'apport en coproduction de nos filiales, tacle Rémy Pflimlin. J'imagine, dans ces conditions, la déception de TF1 d'avoir dû renoncer au dernier Astérix et Obélix, qui a réuni près de 4 millions de spectateurs".
Sorti en octobre 2012, "Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté" avec Gérard Depardieu, Edouard Baer, Guillaume Gallienne, Valérie Lemercier, Fabrice Luchini et Catherine Deneuve n'a rassemblé en salles que 3,9 millions de personnes, faisant de lui moins vu des quatre adaptations cinématographiques de la bande dessinée de René Goscinny et Albert Uderzo.