Ce devait être un énième débat de "polémistes" comme les médias en sont friands depuis quelques années, à la différence près qu'un des débatteurs devait être un conseiller spécial du chef de l'Etat. Parmi ses nouveautés de la rentrée, France Inter souhaitait proposer dès ce samedi un débat hebdomadaire de quelques minutes opposant Laurent Joffrin, le patron du Nouvel Observateur, à Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.
Mais, finalement, ce débat n'aura pas lieu. Dans un bref communiqué publié hier, la station publique annonce renoncer à ce rendez-vous. "Devant les questions soulevées par le décompte du temps de parole et la période électorale, le Nouvel Observateur et France Inter ont décidé de ne pas donner suite à leur projet de débat entre un intellectuel de gauche, Laurent Joffrin et un intellectuel au coeur du pouvoir, Henri Guaino" explique France Inter.
Plus qu'une question de décompte de temps de parole, c'est bien la présence même de la plume du président sur l'antenne d'Inter qui a provoqué un rétropédalage de la direction. Pour les syndicats, l'installation de ce rendez-vous n'était rien d'autre qu'un signe de perte d'indépendance de France Inter. "Que vont penser nos auditeurs ? Que la radio publique redevient la radio d'Etat ? Que l'actionnaire 'qui n'était pas très bien traité par la station' a trouvé une manière de mieux faire entendre sa voix ?" fustige par exemple le SNJ, un syndicat de journalistes, dans un communiqué. Rien de tel pourtant du côté de la direction de la rédaction qui s'enthousiasmait d'avoir trouvé une idée de débat "assez innovante".