France Soir finira bien sur le Web, quoi qu'il arrive. C'est le message adressé par la direction aux éventuels repreneurs, tentés pour relancer l'édition papier. Christiane Vulvert, l'ex-directrice générale, souhaitait le racheter et mettre en place un plan pour le relancer. "Non" lui a répondu la direction. Même si France Soir est au bord de la faillite aujourd'hui "il n'est pas à vendre, il y a déjà un plan pour le sauver" lui a-t-on fait savoir.
Christiane Vulvert, limogée il y a un an, proposait de maintenir la version papier en supprimant 30 postes, d'investir 10 millions d'euros tout en demandant à Alexandra Pugachev de régler les dettes du titre. La direction de France Soir s'y oppose et pense avoir trouvé un nouveau sauveur : le web. Placé en procédure de sauvegarde, le journal va cesser sa parution et n'exister que via son site internet. Conséquence immédiate : la suppression des deux tiers des effectifs, soit près de 90 personnes.
"J'ai investi au total plus de 70 millions d'euros. Aujourd'hui, le monde de la presse est difficile économiquement. Tous les grands quotidiens perdent de l'argent. Le coût du papier, de l'impression à la distribution, rend l'équilibre impossible (...) Ce plan, qui consiste à basculer toute l'activité sur le Web, est nécessaire à la survie du titre" a récemment expliqué l'oligarque russe, propriétaire du journal. Depuis son rachat en 2009, l'objectif de ce jeune milliardaire était de vendre 200 000 exemplaires chaque jour pour atteindre l'équilibre. Deux ans plus tard, les ventes plafonnent à 40 000 exemplaires.