Il y a du rififi dans l'air au service des sports de France Télévisions. En cause : un placard ! Journaliste spécialisé dans l'athlétisme sur les chaînes du service public, Patrick Montel s'est emporté hier sur son blog contre l'un de ses collègues les plus populaires, Nelson Monfort. Il reproche à ce dernier - sans le citer - d'avoir demandé à jeter une armoire remplie d'images d'archives, certaines étant rares. "Un coup de poignard intellectuel. Un cambriolage du coeur", juge Patrick Montel.
Dans ce post intitulé "Mon collègue est un délinquant ordinaire" - et supprimé dans la soirée -, Patrick Montel expose sa version des faits. "Un viol" débute-t-il, "Je souffre ce matin profondément dans ma chair. Mais je ne suis pas une femme et cette blessure indicible et intime toute entière contenue dans ces quatre lettres, m'est inconnue. Alors en y réfléchissant un peu plus, j'essaye d'accoler à mon spleen des expressions plus nuancées".
"Depuis plus de 25 ans que je suis salarié de France Télévisions, je stocke dans des armoires mes plus précieux trésors. Des images rares, des interviews de champions disparus, des reportages au long cours. Toute une mémoire athlétique compilée par strates successives depuis 1984. La quintessence d'une vie de reporter consignées dans des cassettes soigneusement rangées et étiquetées" poursuit-il, expliquant qu'une réorganisation des locaux le poussait à déplacer l'armoire en question.
Mais deux jours après les travaux, les archives de Patrick Montel ont disparu. "Une semaine plus tard, mon armoire aux trésors demeure introuvable. Je m'inquiète, réitère ma demande. L'un des responsables du déménagement m'informe enfin que toutes mes cassettes ont été mises au rebut, jetées à la benne. Le choc est violent", déclare-t-il. "L'un de mes collègues exaspéré par la porte qui ne s'ouvrait pas entièrement a exigé qu'on le débarrasse prestement de cet obstacle importun, arguant que son contenu lui appartenait et qu'il n'en avait plus désormais l'usage", se lamente le journaliste.
Mais qui peut bien être ce collègue, à l'origine d'un tel crime ? On sait qu'il "jouit d'une grande notoriété auprès du public", qu'il est un "privilégié de l'existence". "Pas une excuse, pas un mot de regret" souligne Patrick Montel. Nos confrères de L'Express ont réussi à remettre la main sur ce dangereux criminel. Il s'agit de Nelson Monfort, qui leur a confirmé les faits. "C'est un geste totalement involontaire que je regrette infiniment, je n'avais aucune intention de nuire" regrette aujourd'hui le journaliste sportif.