Rémy Pflimlin est le patron de l'audiovisuel public le mieux payé. C'est ce qui ressort d'un document de Bercy que BFM Business s'est procuré. Selon notre confrère, le PDG de France Télévisions gagnerait ainsi jusqu'à 400.000 euros par an, bonus compris, soit près de 33.000 euros par mois. Rémy Pflimlin devance ainsi largement la patronne de France Médias Monde (France 24 et RFI notamment), Marie-Christine Saragosse, et ses 260.000 euros annuels. Il gagne aussi davantage que la présidente du directoire d'Arte France Véronique Cayla (259.000 euros) mais aussi que Mathieu Gallet, le nouveau PDG de Radio France, qui touche pour sa part 222.000 euros par an.
Ce qui ressort globalement de l'étude de ces rémunérations publiques, c'est l'absence de règles fixes et partagées par tous. La taille de l'entreprise n'est ainsi pas un critère intangible. Si Rémy Pflimlin est certes logiquement le dirigeant le mieux payé d'après ce critère, il n'en va pas de même pour Mathieu Gallet qui touche moins à Radio France que la patronne de France Médias Monde, dont le budget à gérer est pourtant largement inférieur à celui de Radio France.
Marie-Christine Saragosse a pourtant fortement réduit (-17,5%) sa rémunération par rapport à celle de son duo de prédecesseurs : Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent. D'après BFM Business, ces derniers touchaient jusqu'à 315.000 euros par an, soit plus que le PDG de France Télévisions de l'époque, Patrick de Carolis, et ses 300.000 euros annuels. L'âge ou l'expérience n'est pas non plus un critère en soi. Mathieu Gallet, 37 ans, touche ainsi autant que son prédecesseur, Jean-Luc Hees, âgé de 58 ans à son arrivée à la tête de la Maison Ronde en 2009.
Les rémunérations semblent en fait fluctuer en fonction de la personnalité et du passé du dirigeant. Ces dernières peuvent notamment varier en fonction du salaire touché par la personnalité avant sa nomination à la tête de l'entreprise publique. Ainsi, France Télévisions a fait savoir à BFM Business que le salaire plus élevé que son prédecesseur dont bénéficie Rémy Pflimlin est en partie lié à celui, beaucoup plus important, qu'il touchait dans ses précédentes fonctions chez la messagerie de presse Presstalis. "Son salaire a été divisé par plus de deux", a-t-on expliqué du côté de France Télévisions.
Le groupe audiovisuel public a également tenu à souligner que "par rapport à l'équipe précédente, la moyenne des salaires des 10 plus hauts dirigeants est inférieur de plus de 10 % en euros constants. Et en 2012 lors du lancement du plan d'économies, le PDG Rémy Pflimlin a décidé de baisser de 25% sa part variable, ainsi que celle de son conseil de présidence (ses quatre directeurs généraux, ndlr)" a fait valoir la communication de France Télévisions.
On peut enfin souligner que par rapport à ses homologues du privé, Rémy Pflimlin, est très loin d'être le mieux loti. En 2013, le patron de TF1, Nonce Paolini, a ainsi touché une rémunération brute de près de 2 millions d'euros. Son homologue du groupe M6, Nicolas de Tavernost, a pour sa part gagné 1,7 million d'euros au titre de l'année 2012, contre 1,97 million pour Bertrand Méheut, patron du groupe Canal+, cette même année.