L'avenir capitallistique de Gulli est incertain depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée au printemps 2012. En cause : sa promesse de faire émerger une chaîne jeunesse gratuite sur la TNT qui plus est dépourvue de publicité. Aujourd'hui, l'Etat est au capital d'une chaîne jeunesse : France Télévisions détient 34% du capital de Gulli, contre 66% pour Lagardère. France Télévisions n'est donc pas maître à bord et la chaîne commercialise des écrans publicitaires.
Deux pistes se sont donc logiquement esquissées. D'abord, le rachat des parts de Lagardère par France Télévisions. Mais le groupe d'Arnaud Lagardère a indiqué à plusieurs reprises ne pas être vendeur. C'est la dernière fréquence du groupe sur la TNT, après la revente de sa chaîne semi-généraliste et musicale devenue, aujourd'hui, D17. Dès lors, seconde hypothèse : la sortie de France Télévisions dans Gulli et le lancement d'une chaîne jeunesse concurrente. Bien sûr, au regard de sa situation économique, Lagardère est peu enclin à payer une forte somme, "d'autant que la création d'une chaîne enfant réduirait la valeur de Gulli", indiquait le groupe il y a quelques mois.
Selon Le Figaro, la seconde hypothèse est privilégiée par la tutelle de France Télévisions. "Les premières tractations pour le rachat de Gulli ont commencé, pilotées en direct par le ministère de la justice et de la communication (...) L'opération est aussi sensible que stratégique puisqu'il s'agit d'obtenir le meilleur prix et de toper l'affaire assez rapidement afin que France Télévisions puisse lancer en solo sa propre offre jeunesse", indiquent nos confrères. Le souhait du gouvernement est de transformer France 4 en chaîne jeunesse dans les prochains mois, malgré les réserves affichées de la direction de France Télévisions qui veut conserver le format actuel de la chaîne.