Alors que le Contrat d'objectifs et de moyens (COM) conclu entre l'Etat et France Télévisions prévoyait 425 millions d'euros de recettes publicitaires en 2012, le groupe audiovisuel ne devrait pas atteindre les 360 millions d'ici la fin de l'année de l'avoeu même de son PDG, Rémy Pflimlin, lequel s'attend à un retard de 67 millions d'euros (-16%).
A l'inverse, en 2011, France Télévisions avait dépassé ses objectifs, réalisant près de 424 millions d'euros de chiffre d'affaires publicitaire contre les 410 millions prévus (+3%). Entre 2011 et 2012, selon les déclarations de Rémy Pflimlin, les recettes publicitaires de France Télévisions devraient ainsi chuter de 66 millions d'euros environ (-16%).
Pourquoi cet effondrement ? Les performances sur la cible commerciale principale (les ménagères de moins de cinquante ans) sont pourtant en progression, atteignant 21,3% de parts de marché cumulées depuis le début de l'année pour France 2, France 3, France 5 et France 4, soit un point de plus sur un an. Mais cette progression (due au carton des JO des Londres cet été) cache plusieurs contre-performances sur des cases stratégiques, comme l'access prime time de France 2, où les scores sont en chute.
D'autre part, France Télévisions est particulièrement impacté par un marché publicitaire difficile. Au premier semestre, les chaînes TF1 et M6 étaient elles aussi en retard par rapport à leurs recettes publicitaires 2011, de l'ordre de 45 millions d'euros pour la première (-6%) et de 14 millions pour la seconde (-4%). De plus, ce matin, Rémy Pflimlin a rappelé devant les sénateurs que le COM avait été négocié en méconnaissance de l'évolution de l'environnement concurrentiel, avec le lancement de 6 nouvelles chaînes TNT gratuites mi-décembre et du rachat de Direct 8 et Direct Star par Canal+.