Parmi les très nombreuses questions posées hier à François Hollande lors de sa conférence de presse, une a porté directement sur les rapports entretenus par le président de la République avec les médias. Une question d'autant plus pertinente que le chef de l'Etat est connu pour apprécier particulièrement les journalistes.
Laetitia Krupa, journaliste à "Médias le mag" sur France 5, a ainsi interrogé le chef de l'Etat sur ses relations avec les médias français : "Vous êtes dans la Vème République le président le plus proche de la presse. Vous tissez des liens avec les journalistes depuis près de 30 ans. Finalement, à quoi ça a servi ? Pensez-vous qu'aujourd'hui, les médias sont en partie responsables de votre impopularité record ?" a demandé sans détour la journaliste.
Sur ce sujet, François Hollande a tenu à vanter sa conduite personnelle : "Je m'honore de ne jamais avoir téléphoné à un directeur de journal pour me plaindre d'un papier même de journaux dont je ne suis pas le lecteur assidu, c'est le moins que l'on puisse dire. Je n'ai jamais rien fait pour empêcher quelque sortie que ce soit. Et qu'il n'y ait pas un journaliste qui puisse me dire qu'il a reçu de moi je ne sais quelle pression. Je garde néanmoins mes sentiments. Je peux faire mes propres commentaires. Je ne les écris pas, c'est la différence entre la presse et le président de la République" a-t-il déclaré.
François Hollande a ensuite voulu rappeler le bilan de son quinquennat en matière de médias, avec un ton qui pouvait faire penser à un testament : "Je voudrais qu'on retienne aussi du quinquennat que la presse a pu travailler comme elle voulait. Que je ne suis pas rentré dans je ne sais quelle combinaison, mécano, pour savoir qui allait diriger un journal. Je voulais qu'on retienne aussi que sur les nominations pour les chaînes de télévision et de radio, c'est le CSA qui prend la décision. Ce n'est pas moi. Je n'ai pas nommé le président de Radio France et c'était bien qu'il en soit ainsi" a-t-il affirmé.
Concluant en évoquant la presse économique, "très importante" selon lui, François Hollande n'a pas cherché à lui faire porter la responsabilité de son impopularité. "Je suis soumis à son jugement mais ce n'est pas elle qui fait les chiffres. C'est la réalité et je ne veux pas m'en prendre à ceux qui commentent cette réalité. Je dois changer la réalité". Avant d'ajouter, plus grave : "Et c'est pour ça que je ne ferai aucun procès même si la presse, parfois, fait le mien".