Une charge contre les journalistes. Franz-Olivier Giesbert a signé, ce vendredi 3 février 2023 dans "Le Point", un édito dans lequel il accuse les médias de "complaisance" pour les "néo-robespierristes". Pour étayer son propos, l'éditorialiste et ancien directeur de la rédaction du "Nouvel obs", du "Figaro", du Point" et de "La Provence" reprend à son compte une citation de Jean-François Kahn, son ancien homologue chez "Marianne". "Les journalistes sont tous ou presque de gauche", aurait dit jadis le fondateur de "L'événement du jeudi". FOG se permet néanmoins une correction : "Mais ce n'est plus vrai : aujourd'hui, ils sont tous ou presque d'extrême gauche. On en a encore eu plusieurs preuves ces derniers jours."
"Au secours ! Les robespierristes reviennent !", s'alarme encore Franz-Olivier Giesbert, inquiet pour la France "devant le déluge de fadaises misérabilistes qui nous tombe dessus, avec le débat sur la réforme des retraites", écrit-il. Avant d'interroger ses pairs : "Beaucoup de médias nous servent la marmelade idéologique des néo-révolutionnaires de la Nupes ou de la CGT qu'ils se gardent bien de contredire ou même de questionner. Chers confrères, notre métier consiste-t-il vraiment à être moutonnier, à entonner les mêmes refrains et à enterrer les sujets qui fâchent, fussent-ils essentiels ?".
Comme le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avant lui, Franz-Olivier Giesbert fustige à titre d'exemple, "le silence gêné qui a suivi les propos de Marine Tondelier". La nouvelle secrétaire nationale d'Europe Écologie - Les Verts (EELV) avait dit vouloir "une France sans milliardaires" lors d'un congrès de la Nupes. L'éditorialiste a néanmoins dû passer à côté, le mercredi 1er février, de l'interview de Danièle Obono au cours de laquelle la députée La France insoumise de Paris a été sommée à plusieurs reprises par le duo de présentateurs de BFMTV, Alain Marschall et Olivier Truchot, de remercier Bernard Arnault. Le milliardaire et mécène méritait, selon eux, des remerciements pour avoir aidé le musée d'Orsay à accueillir sur ses murs "Partie de bateau", une toile de Gustave Caillebotte.
Persuadé que "le mélenchonisme protège médiatiquement", FOG a trouvé un allié dans sa joute avec les journalistes en la personne de Laurent Joffrin. Dans une interview au magazine "Le Point", le journaliste, passé par "Libération" et "L'obs", a lui aussi déclaré en janvier que "la presse est affectée de mélenchonisme". En conclusion, FOG de prédire : "Les médias semblent ignorer que cette hystérie crypto-révolutionnaire est en train de faire le lit du Rassemblement national, dans une France qui penche de plus en plus à droite".