Parti avec l'équipe bleue qui a enchaîné les échecs, Frédéric est un miraculé ! Vendredi soir, il s'est imposé en tant que grand gagnant de "Koh-Lanta Cambodge" face à Clémentine, qui l'avait choisi à l'issue de l'épreuve des poteaux. Ce lundi, le 20e gagnant du jeu d'aventures de TF1 et ALP évoque pour puremedias.com sa victoire, la notion de mérite dans "Koh-Lanta", son rapport avec Yves et ses castings pour... la "Star Academy".
Propos recueillis par Charles Decant.
Quand tu es arrivé sur le plateau de la finale, tu savais que tu avais gagné ?
Non. Ca reste "Koh-Lanta". Je savais que pas mal de candidats avaient des rancoeurs envers Clémentine, mais même au dernier moment, je me suis dit qu'il y avait peut-être eu des votes pour elle.
Tu étais assez lucide quand Clémentine a annoncé, après les poteaux, qu'elle ne choisissait pas Vincent parce qu'il était trop populaire. Ca fait quoi d'être choisi pour ces raisons-là ?
C'est sûr que j'étais content qu'elle me choisisse, mais elle a encore une fois fait un choix stratégique, ce qui est normal. Elle met toutes les chances de son côté.
Tu aurais fait la même chose à sa place ?
Pas forcément. J'ai une nature parfois trop gentille, on l'a vu à l'orientation (rires). Donc ce n'est pas dit. Sur le moment, on ne sait jamais. Parfois, on fait des choix qui ne sont pas cohérents, on manque de lucidité, il y a de la précipitation, on n'a pas beaucoup de temps pour répondre. Ce n'est pas dit que j'aurais fait ce choix-là.
Clémentine aurait mérité de gagner ?
Ca dépend où on se place. Mais on ne peut pas enlever à Clémentine que c'est une battante et une compétitrice hors pair. Je pense qu'elle peut mériter, évidemment. Après, elle a fait les choix stratégiques qui étaient les siens, mais sur le plan sportif, c'est l'une des meilleures.
Si je pose cette question, c'est parce qu'on a beaucoup parlé du mérite cette saison dans "Koh-Lanta". C'est possible de tenir une ligne de conduite sur le mérite tout au long de l'aventure ?
On parle de mérite mais, à un moment donné, tout le monde a fait des choix différents. Ca parlait de mérite et le lendemain ça changeait d'avis. La plupart des aventuriers ont laissé l'affect prendre le dessus au final. A un moment, dans "Koh-Lanta", le mérite n'y est plus.
Avant de partir, tu t'étais fixé une ligne de conduite, notamment de virer les moins méritants quand c'était possible ? Ou tu as préféré attendre de voir sur place ?
C'était plutôt ça, je ne me suis rien fixé et je me suis dit qu'on verrait bien là-bas. Je n'ai pas établi de stratégie à proprement parler. J'ai fonctionné à l'affect, j'ai eu la chance de m'entendre avec la majorité des bleus, au début, et ça m'a servi aussi. Les affinités, on ne peut pas les fabriquer ni les anticiper - tout comme les inimitiés. Ca s'est passé comme ça, mais le facteur chance dans "Koh-Lanta" est indéniable.
Tu dis qu'on ne peut pas fabriquer les affinités, et ça doit être encore plus dur d'être juste poli quand on est fatigué, affamé...
On peut prendre sur soi. Moi, c'est ce que j'ai fait beaucoup avec Yves, par exemple. Je me suis surpris à prendre beaucoup sur moi, mais pour ne pas dépenser mon énergie. On a super faim, il pleuvait, donc si tu commences à gaspiller le peu d'énergie qui te reste dans des disputes - et il y en a eu beaucoup -, tu ne tiendras pas toute l'aventure. Donc je me suis préservé.
Tu parlais d'Yves, qui a marqué ta première partie d'aventure. En tant que téléspectateur, on a eu du mal à comprendre qu'il soit arrivé si loin vu la façon dont il se comportait sur le camp...
J'ai fait les choses comme je les ai senties, après, il s'est passé ce qui s'est passé. J'ai continué mon aventure et je n'ai plus trop cherché à comprendre. Je ne veux pas trop m'étendre sur le sujet Yves. Mais s'il est resté si longtemps, c'est aussi parce que je l'ai protégé pendant quinze jours. Mais on n'a pas la même façon de voir les choses.
Vous ne vous êtes pas reparlé depuis la fin de l'aventure ?
Non.
La première partie de ton aventure, c'était aussi l'équipe bleue, qui a enchaîné les défaites. Ce n'était pas trop dur de ne pas céder au désespoir et de ne pas se dire "Si seulement j'étais tombé dans une autre équipe" ?
Ca m'a traversé l'esprit, évidemment. Il n'y avait que des caractères forts, moi je n'aime pas trop me laisser faire, normalement, je déclenche. Et à un moment, j'ai déclenché. On n'avait pas de riz, pas de feu, il pleuvait. Donc c'était assez violent.
Et finalement, c'est un bleu qui gagne !
Oui, je me dis que je reviens de très, très loin ! (Rires) Arriver au bout, réussir à gagner après tout ce qu'on a vécu... Comme quoi, "Koh-Lanta", il n'y a jamais rien de fait, il ne faut jamais faire de pronostics.
Quel a été le pire moment de l'aventure ?
Je me rappelle les deux meilleurs, mais le pire... Je dirais les nuits sous la pluie.
Et les deux meilleurs ? Forcément, le confort après l'épreuve des poteries, déjà...
Oui, exactement. Le deuxième, c'est quand je trouve le poignard.
Elle a été difficile cette course d'orientation !
Oui ! C'est plus que difficile. Ca a été vraiment compliqué, mais une fois de plus, je sors des trous de souris et j'arrive à passer. Le moment où je saisis ce poignard, c'est un des meilleurs souvenirs, qui restera gravé.
Tu as révélé dans une interview que tu avais passé les castings pour la "Star Academy"... !
Oui, pour la saison 1 et la saison 4, je suis arrivé parmi les tout derniers candidats et j'ai été évincé. J'étais plus jeune, c'était il y a un petit moment maintenant ! (Rires)
Il y a un fossé entre la "Star Ac" et "Koh-Lanta"... !
Elles sont complètement différentes, oui ! Si on m'avait dit que je ferais "Koh-Lanta" un jour... Je ne l'aurais pas cru. Mais le destin, sans doute. J'ai fait la "Star Ac" parce que j'étais passionné de chant, je le suis toujours. Et "Koh-Lanta", ça s'est fait comme ça, devant la saison en Thaïlande, je me suis dit "Boum, ça c'est pour moi, j'y vais !" Deux émissions différentes pour deux périodes de ma vie très différentes, aujourd'hui j'ai 40 ans.
On ne t'a pas entendu chanter dans "Koh-Lanta", tu n'as pas marché sur les traces de Julie de la saison dernière...
J'ai un peu chantonné mais je ne pense pas qu'on l'ait vu. Mais je ne suis pas allé à "Koh-Lanta" pour qu'on me voie chanter.
Clémentine a été violemment attaquée sur les réseaux sociaux. Quel regard tu portes là-dessus ?
Oui, c'est violent ce qu'elle subit, et ce n'est pas mérité. On peut dire ce qu'on pense, qu'on n'est pas d'accord avec les stratégies, mais ça doit s'arrêter là. Il y a une vie sociale derrière, il y a des répercussions. Ca reste un jeu ! Qu'on n'aime pas sa manière d'être ou son caractère, libre à chacun, mais c'est beaucoup trop violent et pas justifié. C'est n'importe quoi.
Tu as été relativement épargné de ton côté...
J'en ai pris un petit peu pour mon grade lors de l'épreuve de confort des poteries, quand elle m'a fait les gestes pour me convaincre de la choisir. Moi c'était minime, donc je peux comprendre qu'à son niveau, ce soit très dur à vivre. Pourquoi tant d'acharnement ?