Ne lui parlez pas de rentrée ratée. Après une première vague septembre-octobre particulièrement décevante, réunissant 3,9 millions d'auditeurs - sa pire rentrée historique -, Europe 1 ne devrait pas inverser la tendance lors de la prochaine échéance, fixée au 18 janvier prochain. Les chiffres de la vague novembre-décembre devraient être ainsi pires encore que ceux de la précédente, une situation que la direction de la station de la rue François Ier assume, à en croire Frédéric Schlesinger, directeur général, dans les colonnes du "Monde".
"Qui connaît la radio sait parfaitement que, quand on change 90% de sa grille, ce n'est pas en quelques mois qu'on repart à la hausse. (...) Je souris lorsque l'on évoque une rentrée ratée : il ne peut en être autrement, car il faut d'abord perdre avant de gagner. D'ailleurs, nous n'attendons toujours rien de bon des chiffres du mois de janvier", annonce-t-il à nos confrères, gardant le cap des "trois ans pour atteindre (ses) objectifs". "Non, notre rentrée n'est pas ratée, mais nous avons à gérer l'impatience de tous. (...) Nous nous attendions aux difficultés dès que nous avons accepté cette mission. Mais en interne, il y a une excellente ambiance", poursuit-il.
Signe de cette "excellente ambiance" selon Frédéric Schlesinger : la signature de la négociation annuelle par les syndicats, en raison de la diminution importante des différences salariales entre hommes et femmes. Quant aux mouvements de grille en vigueur depuis lundi, le DG d'Europe 1 préfère parler de "'fine tuning', le fait de régler finement les programmes", assurant que c'est Christophe Hondelatte lui-même qui a demandé à réduire la voilure de sa case - "Hondelatte Raconte" étant désormais programmé de 16h à 17h, amputé d'une heure d'émission.
En revanche, Frédéric Schlesinger estime qu'Europe 1 ne peut plus être définie comme la radio des cadres, "mais comme celle du renouveau, celle qui interroge, analyse et anticipe ce nouveau monde et régénère le concept de radio parlée". "Nous sommes un challenger, mais tant qu'à l'être, soyons ceux qui innovent, qui accompagnent la prise d'initiative et qui agissent. Nous voulons être la radio d'une France positive, d'une France qui a confiance en elle", déclare au quotidien du soir celui qui officialise le déménagement d'Europe 1 en juillet dans des locaux de 14.000 mètres carrés à Paris, dans lesquels Lagardère a investi 35 millions d'euros.