Un départ scruté. La présidente de l'Autorité de la concurrence, Isabelle de Silva, ne sera pas renouvelée dans ses fonctions à l'issue de son premier mandat. "Mon mandat de présidente s'achèvera le 13 octobre prochain. À l'approche de ce terme, et avant de tirer un bilan, je mesure toute la chance que j'ai eu de pouvoir accomplir une mission passionnante, en y donnant toute mon énergie, avec les formidables équipes de l'Autorité de la concurrence", a-t-elle tweeté lundi 4 octobre.
Isabelle de Silva avait pourtant manifesté son souhait de poursuivre son action à la tête de l'institution cinq années supplémentaires, selon "Le Monde", qui rappelle que le choix du président de l'Autorité de la concurrence est à la discrétion du président de la République.
Ce départ d'Isabelle de Silva intervient alors que l'Autorité de la concurrence devra prochainement rendre une décision particulièrement attendue sur la fusion annoncée entre les groupes TF1 et M6. Isabelle de Silva n'avait pas caché ses réserves sur cette opération. Alors que TF1 et M6 représentent 70% du marché de la publicité des chaînes télévisées gratuites, "ça paraît très compliqué qu'une telle opération puisse être même envisagée", prévenait-elle ainsi sur franceinfo: en mai. Et d'ajouter : "Nous allons examiner cela avec à la fois un esprit ouvert mais beaucoup de vigilance et d'attention, pour voir si les arguments qui nous sont présentés sont exacts ou pas".
A l'inverse, l'exécutif semble plutôt voir d'un bon oeil ce mouvement de concentration à l'heure de l'implantation en France des géants de la SVOD. "Cette fusion ne m'inquiète pas. Nous avons besoin de groupes forts dans l'audiovisuel privé", avait par exemple commenté la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, le 21 août sur franceinfo:.
Pour succéder à Isabelle de Silva, Bercy chercherait un profil féminin. En attendant, c'est Emmanuel Combe, actuel vice-président de l'institution, qui assurera l'intérim. Isabelle de Silva, elle, est attendue de retour dans son corps d'origine, le Conseil d'État.