La presse contre la police. Selon une information de BFMTV, 24 plaintes ont été déposées par des journalistes contre les forces depuis le début de la mobilisation des Gilets jaunes. Les reporters ont ainsi répondu à l'appel du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui a invité mardi dernier les journalistes victimes de violences policières à porter plainte.
La majorité des plaintes concernent la confiscation de matériels, particulièrement ceux servant à la protection des journalistes lors des actions des Gilets jaunes à Paris. Par ailleurs, des reporters ont également porté plainte contre des forces de l'ordre pour violences volontaires.
Lors de l'acte IV des manifestations des Gilets jaunes il y a une semaine, les rues de certains quartiers de Paris ont été le théâtre d'affrontements violents entre les manifestants et les forces de l'ordre. Au milieu, des journalistes, dont la plupart avaient pourtant pris des dispositions spécifiques, affirment avoir été pris pour cible par les forces de l'ordre.
Boris Kharlamoff, un journaliste de l'agence de presse audio A2PRL, avait par exemple raconté sur Twitter avoir été victime d'un tir des forces de l'ordre. Le journaliste avait précisé avoir été touché alors qu'il avait son "brassard de presse en évidence". "Le Parisien" avait aussi rapporté samedi dernier que deux de ses photographes avaient été touchés par des tirs de lanceurs de balles automatiques sur les Champs-Elysées. De son côté, "Le Journal du dimanche" avait fait savoir qu'Eric Dessons, l'un de ses photographes, "a été frappé à deux reprises par un CRS lors d'une échauffourée entre forces de l'ordre et Gilets jaunes". Le journal, qui réclamait des explications à la préfecture de police de Paris, avait précisé qu'il avait été "transporté par les pompiers puis opéré dans l'après-midi".
Interpellé mardi par des syndicats de journalistes pointant du doigt des "dérapages inadmissibles", Christophe Castaner avait assuré "qu'aucune consigne n'a été adressée aux forces de l'ordre qui aurait eu pour effet de limiter l'exercice de la liberté de la presse", d'après des propos rapportés par BFMTV. Il avait souligné "la nécessité pour les journalistes de pouvoir attester de leur profession et d'être suffisamment identifiables lors d'événements tels que ceux qui se sont déroulés" samedi dernier.