Violences contre des journalistes hier. Alors que la journée était marquée par une nouvelle mobilisation des Gilets jaunes partout en France, une équipe de BFMTV couvrant les évènements à Toulouse a été selon ses propres termes victime d'une "tentative de lynchage".
Selon le récit des deux victimes, Jean-Wilfrid Forquès, grand reporter pour BFMTV et RMC, et Maxime Sounillac, JRI de l'agence de presse AIMV, plusieurs dizaines de manifestants ont commencé à les prendre à partie place du Capitole. "Maintenant vous dégagez sinon on vous défonce", auraient notamment déclaré les manifestants présents, tandis que d'autres scandaient à plusieurs reprises "BFM collabo".
La situation aurait ensuite dégénéré, comme le rapporte le site internet de BFMTV. "J'ai vu foncer sur moi un tsunami de gilets jaunes", raconte Jean-Wilfrid Forquès, qui estime que ces derniers "voulaient casser du journaliste". Poursuivie, l'équipe de BFMTV a dû être évacuée par deux agents déployés pour assurer leur sécurité. Séparé de son cameraman dans la cohue, Jean-Wilfrid Forquès a dû se réfugier dans un magasin, d'où il a pu sortir après que les CRS eurent chargé devant la boutique pour disperser les manifestants, selon le récit de BFMTV.
En début de soirée, Jean-Wilfrid Forquès et Maxime Sounillac ont porté plainte pour "tentative d'agression en réunion". "Ces comportements sont intolérables", a réagi samedi soir Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFMTV. "Nous les condamnons et désormais nous porterons plainte à chaque fois que ce type d'événements se produira. La direction de BFMTV apporte tout son soutien ce soir aux deux journalistes qui ont été pris à partie", a-t-elle ajouté. Comme le rapporte l'AFP, un journaliste de CNews, Jean-Luc Thomas, a lui aussi été agressé ce samedi au même endroit. Victime de coups de pied et de crachats, il a lui aussi été poursuivi par des manifestants, et a porté plainte.
Le week-end dernier, plusieurs journalistes avaient déjà été victimes d'agressions verbales ou physiques émanant de personnes présentes dans les regroupements des Gilets jaunes.