A l'ère d'internet, la censure se montre au grand jour. Dans le cadre de la publication de son cinquième rapport semestriel sur la transparence, la firme américaine Google a révélé que la censure sur le web avait doublé au deuxième semestre 2011, soulignant que les contenus à caractère politique étaient les cibles privilégiées des gouvernements, qu'ils soient démocratiques ou non.
Les messages politiques constituent ainsi l'essentiel des contenus que des gouvernements demandent à Google de supprimer de ses pages. "C'est inquiétant non seulement parce que la liberté d'expression est remise en cause, mais parce que certaines de ces demandes émanent de pays qu'on ne soupçonnerait pas - des démocraties occidentales qu'on n'a pas l'habitude d'associer à la censure", a déclaré Dorothy Chou, une analyste de Google. Parmi ces pays figurent notamment le Brésil, l'Inde ou encore la France où les autorités ont mis en cause 58 liens, messages ou vidéos dont 57% ont été supprimés, rapporte l'AFP.
Entre juillet et décembre, Google a répondu positivement à 65% des 467 demandes judiciaires de suppression de contenus, notamment sur les pages de son moteur de recherche ou de son site YouTube, et à 46% des 561 demandes non appuyées par une autorité judiciaire.
"Nous nous rendons compte que les chiffres que nous communiquons ne fournissent qu'un petit éclairage sur ce qui se passe dans le web en général", a déclaré Mme Chou, "mais nous espérons qu'en cultivant la transparence sur ces données, nous pouvons contribuer au débat public sur la façon dont le comportement des gouvernements façonne internet".