Ce vendredi 14 juin, une audience doit se tenir au tribunal judiciaire de Paris, relève "Le Parisien". La raison : Vincent Dietschy, scénariste et réalisateur, a attaqué Netflix en justice, dans une assignation en référé. Sa demande : la suspension de la diffusion du film sur la plateforme. Il accuse en effet le géant du streaming de lui avoir volé son scénario pour le film "Sous la Seine", actuellement numéro 1 dans le classement mondial du site, comptabilisant près de 41 millions de vues enregistrés en cinq jours après sa mise en ligne le 5 juin dernier.
Le blockbuster réalisé par Xavier Gens avec Bérénice Béjo raconte comment, "l'été 2024, alors que Paris accueille pour la première fois les championnats du monde de triathlon sur la Seine. Sophia, une brillante scientifique, est alertée par Mika, une jeune activiste dévouée à l'écologie, de la présence d'un grand requin dans les profondeurs du fleuve", peut-on lire dans le synopsis. Avec l'aide de la brigade fluviale, elle va tenter de traquer ce dangereux spécimen, avant qu'il ne soit trop tard.
Or, le scénario du cinéaste, imaginé selon lui dès 2011, ressemble à s'y méprendre à cette histoire. Au mois d'avril dernier, "Le Monde" révélait alors la matrice du projet , intitulé "Silure", et déposé au Centre national du cinéma et de l'image animée, pour une demande d'aide à l'écriture le 3 février 2014 : "Une jeune femme policière, plongeuse à la brigade fluviale de Paris, se trouve confrontée à un phénomène naturel inédit, incarné par un gigantesque silure, terriblement agressif, et tueur d'êtres humains", peut-on lire.
"Tandis que le monstre sème la panique dans la capitale, menaçant la politique du maire à quelques jours du choix de la ville qui organisera les Jeux olympiques, l'héroïne se retrouve en première ligne pour affronter cette figure du mal d'un genre nouveau. Aidée dans son combat par un jeune ichtyologue du CNRS, elle se rapproche dans le même temps de son supérieur hiérarchique, le commandant".
Selon Vincent Dietschy, les similitudes entre les deux scénarios sont troublantes, jusqu'aux moindres détails : un prologue loin de Paris, la description de l'héroïne, les personnages d'une activiste écolo et un chef de brigade nouant une relation avec le personnage principal, mais également les Jeux olympiques ou encore un poisson mutant. "Tous ces éléments étaient dans le scénario" s'insurge le réalisateur dans les colonnes du "Parisien". "Même l'idée d'aller intercepter le poisson dans l'écluse du port de l'Arsenal, qui n'est quand même pas l'endroit le plus évident à Paris, c'était dans mon projet. On ne peut pas me dire que là encore, c'est une coïncidence", ajoute-t-il.
Son projet a également été déposé en octobre 2012 à la SACD, la société des auteurs. De son côté, le projet "Sharks" qui correspond au nom original de "Sous la Seine", a été déposé en avril 2015. "Nous avons relevé pas moins de 135 points de contact entre le projet et le film. Mon but, c'est que le vol dont j'ai été victime soit reconnu" ajoute le cinéaste, qui assure ne pas avoir "renoncé à réaliser" ce long-métrage qu'il imaginait comme "un grand film populaire".