Il fallait y penser, ils l'ont fait. Sorti ce mercredi 5 juin sur Netflix, "Sous la Seine" fait déjà un carton sur la plateforme, arrivant à la première place des films les plus regardés dans pas moins de 86 pays à travers le monde, à l'heure où nous écrivons ces lignes. Sorte de "dent de la mer" parisien, ce long-métrage réalisé par Xavier Gens, met en scène Bérénice Béjo dans la peau de Sophia, une brillante scientifique alertée par une jeune activiste écolo sur la présence d'un grand requin dans les profondeurs de la Seine, alors que Paris accueille pour les championnats du monde de triathlon dans le fleuve.
Qualifié de "nanar" par la plupart des critiques, ce blockbuster à la française au scénario improbable se situe entre film horreur, dans la veine des nombreux films de requins sortis depuis le chef d'oeuvre de Steven Spielberg de 1976, et pamphlet écologique. Tourné en grande partie sur et dans l'eau, il fait notamment écho aux problématiques rencontrées par les organisateurs des Jeux Olympiques de Paris, alors que trois épreuves doivent se dérouler dans la Seine, et ce, alors que la qualité de l'eau est durablement affectée par la pollution.
Dans une interview accordée à "L'Équipe" , Xavier Gens a ainsi révélé les coulisses de ce tournage sportif, qui a été réalisé entre des studios en Belgique, en Espagne, mais aussi à Paris, sur la Seine. Le tournage "a duré quinze semaines, dont huit sous l'eau", explique le réalisateur. "C'était compliqué, très technique. Il fallait pouvoir anticiper toutes les problématiques sous-marines. Il y a eu beaucoup de préparation. Bérénice (Bejo) a dû travailler pour être capable de nager à 9 mètres sous l'eau en apnée. Nassim Lyes (qui incarne le chef de brigade Adil, ndlr), lui, avait une phobie de l'eau, ça l'a guéri", confie le cinéaste. "C'était un tournage sous haute surveillance" ajoute-t-il.
Les scènes sous l'eau étaient donc tournées en studio, mais sur la Seine également, il a fallu bien s'organiser : "C'est compliqué parce que c'est beaucoup de logistique. Sur la Seine, vous avez 3 heures de tournage possible, de 7 à 10 heures du matin, où vous pouvez bloquer le fleuve", explique-t-il. "On a tourné tous nos passages de zodiac, notamment sous les ponts, pendant ces trois heures. Et après 10 heures, on pouvait s'immiscer dans la circulation, mais interdiction d'être statique ou de faire demi-tour n'importe où".
S'ils ne sont pas tombés nez à nez avec un vrai requin dans la Seine, l'équipe du tournage a cependant eu une autre mauvaise surprise sur le fameux fleuve parisien. "On a découvert un cadavre le premier jour de tournage. On tournait sur l'Île Saint-Louis et en face, sur le quai de l'Hôtel de ville, il y avait un corps qui flottait entre deux péniches", raconte-t-il. "Le plus atypique qu'on peut trouver dans la Seine, c'est l'orque et le béluga (les deux animaux avaient été retrouvés dans la Seine en 2022, ndlr). C'est une preuve de la catastrophe écologique en cours", conclut-il.