Xavier Niel, plus fort que tous les ministres de l'Economie réunis pour rendre du pouvoir d'achat aux Français. Car l'arrivée du quatrième opérateur de téléphonie mobile leur a permis, selon l'UFC Que Choisir, d'économiser 6,84 milliards d'euros en deux ans seulement. Autre vertu de l'arrivée de ce nouvel acteur en 2012, "un heureux épuisement du modèle de la subvention au terminal". En clair, grâce à Free, les Français achètent de moins en moins de mobiles à bas prix contre un engagement sur la durée, souvent 24 mois. Fin 2013, près d'un abonné sur deux avait une offre sans engagement, soit deux fois plus qu'en janvier 2012. En 2014, les abonnés "libres" seront majoritaires.
L'arrivée tonitruante de Free mobile avec ses forfaits à 2 et 19,99 euros en janvier 2012 a provoqué une baisse moyenne de la facture mensuelle des abonnés de 30 % selon l'UFC. "En l'espace de deux ans, les utilisateurs de services mobiles ont économisé pas moins de 6,83 milliards d'euros. Ancienne championne européenne de la cherté avec des prix 25 % plus élevés que dans le reste des pays de l'Europe, la France est désormais un pays où il fait enfin bon téléphoner", se félicite l'association. Il faut dire que les concurrents de Free, dans un premier temps très prudents, n'ont pas eu d'autre choix que de baisser drastiquement leurs tarifs face au raz-de-marée Free Mobile. De nombreuses offres low cost ou 100% web ont ainsi été lancées, comme "Sosh", "B&You" ou encore "RED".
Ce bon bilan pour pour le consommateur l'est-il aussi pour l'emploi dans le secteur ? Face au gouvernement, les concurrents de Free ont souvent affirmé que cette baisse des prix impactait très négativement l'emploi. L'UFC assure le contraire : "L'emploi dans le secteur a progressé depuis 2012 et le pouvoir d'achat libéré est susceptible d'avoir créé 50.000 emplois tous secteurs confondus". Des chiffres confirmés en décembre dernier par l'Arcep.
Ces bons indicateurs n'empêcheront pas d'importantes restructurations dans le secteur, notamment avec le rachat de SFR par Numericable. L'UFC appelle ainsi à une réforme de la tarification de gros appliquée par les opérateurs historiques aux virtuels (Virgin Mobile, NRJ Mobile...). La baisse des tarifs engagée ces deux dernières années ne doit pas s'inverser selon l'association. Elle peut compter sur Xavier Niel qui a récemment promis de nouvelles baisses de prix.