Les salariés du pôle presse de Lagardère Active ont voté aujourd'hui la grève générale à partir du lundi 21 octobre. Elle devrait s'accompagner du blocage de la sortie des magazines selon l'AFP. Les salariés protestent ainsi contre le projet présenté ce matin par la direction lors d'un comité d'entreprise extraordinaire, de se séparer de 10 de ses 39 titres de presse. Ce plan de cession prévoit la vente des magazines "Be", "Première", "Psychologies Magazine", "Pariscope", "Auto Moto", "Union", "Le Journal de la maison", "Mon jardin, Ma maison", "Maison et travaux", "Campagne et décoration".
Le président du directoire de Lagardère Active, Denis Olivennes, a indiqué aujourd'hui à ses salariés que les titres qui ne trouveraient pas preneur seraient fermés. Dans une interview au Monde, il a annoncé que 350 collaborateurs permanents étaient concernés par le plan de cession soit près de 10% de l'effectif total du groupe, qui employait au 31 décembre 3.740 salariés, dont 1.102 journalistes. "Une majorité travaille dans ou pour les titres cédés. Les autres sont concernés par la réorganisation qu'implique la diminution de notre portefeuille", a-t-il précisé. Denis Olivennes a par ailleurs affirmé sa volonté que les cessions des titres de presse se fassent avec l'assurance de la reprise de leurs salariés.
Pour justifier son plan, le président du directoire de Lagardère Active a mis en avant la nécessité d'appliquer des "thérapies de choc" à une presse "au bord de l'infarctus". Le coupable selon lui : internet et la très forte "baisse de la diffusion et de la publicité" qu'il entraîne. "Ma stratégie est de concentrer nos investissements sur une dizaine de titres qui sont leaders de leur catégorie et ont une forte capacité de développement numérique", a expliqué le patron de la branche médias de Lagardère.
Après la vente de ses magazines internationaux en 2011, le groupe veut désormais se concentrer sur ses marques les plus fortes : "Le Journal du dimanche", "Paris Match", "Elle", "Public", "Télé 7 Jours", etc. Ces magazines ne sont pas concernés par le plan présenté aujourd'hui, mais les rumeurs sont toujours très insistantes sur la volonté d'Arnaud Lagardère de s'en séparer. Plusieurs banques d'affaires tentent actuellement de démarcher de potentiels acheteurs.