Un homme de rire et d'engagement s'en va. Guy Bedos est décédé à l'âge de 85 ans, a annoncé aujourd'hui son fils, Nicolas, sur les réseaux sociaux.
Né en 1934 à Alger, Guy Bedos est arrivé en métropole en 1949, après le divorce de ses parents. Dans les années 50, il s'essaie au théâtre et s'inscrit à des cours d'art dramatique. Il se produit ensuite dans le cabaret de Pierre Prévert, frère du poète. Mais c'est dans les années 60 que sa carrière décolle. En 1963, il tient le premier rôle du film "Dragées au poivre" de Jacques Barratier, aux côtés de Jean-Paul Belmondo. En 1965, il partage l'affiche d'un spectacle avec Barbara à Bobino. Le spectacle est un grand succès. Il se lance ensuite dans une carrière d'humoriste en tandem avec Sophie Daumier. Après leur divorce, il poursuit sa carrière sur scène en solo.
En 1965, aux côtés de Philippe Noiret, il est à l'affiche du film "Les Copains" d'Yves Robert, qui devient son réalisateur fétiche. Sous sa direction, il tourne dans "Un éléphant ça trompe énormément" (1976), film qui a valu un César à Claude Brasseur, et sa suite "Nous irons tous au paradis" (1977), ainsi que "Le bal des casse-pieds (1991), avec Jean Rochefort. Il a également collaboré avec les réalisateurs Denys Granier-Deferre ("Réveillon chez Bob"), Claude Berri ("Le pistolet") ou encore Patrice Chéreau ("Contre l'oubli"). Il a fait sa dernière apparition au cinéma en 2012 dans "Et si on vivait tous ensemble ?" de Stéphane Robelin.
Sur le petit écran, Guy Bedos n'a fait que de rares apparitions dans des fictions télévisées. Entre 1998 et 2001, il a toutefois été le premier rôle de la série franco-belge "Chère Marianne", diffusée sur TF1. En 2005, aux côtés de Line Renaud, il a joué dans le téléfilm "Une famille pas comme les autres" pour France 2. Guy Bedos n'a en revanche jamais quitté les planches, que ce soit au théâtre ou pour se produire en one man show. En 1990, son spectacle "Guy Bedos au Zenith" a obtenu le Molière du one man show ou spectacle de sketchs.
Guy Bedos a aussi écrit plusieurs ouvrages et essais. Il a publié, entre autres, "Envie de jouer" (Seuil, 1995), "Arrêtez le monde, je veux descendre !" (Cherche Midi, 2003), "Mémoires d'outre-mère" (Stock, 2005) et "Le jour et l'heure", son premier roman (Stock, 2008). Engagé de longue date, il n'a jamais caché être un homme de gauche. En 2012, il a soutenu Jean-Luc Mélenchon. Opposant historique du Front National, il n'a pas caché avoir voté pour Emmanuel Macron au second tour de la dernière présidentielle. En 2016, Marine Le Pen avait perdu son procès pour injure contre Guy Bedos, qui avait notamment affirmé que la présidente du Front national faisait "la campagne d'Hitler". En 2013, c'est Nadine Morano qui l'avoir poursuivi pour injure. L'ex-ministre avait aussi été déboutée.
Dans son dernier livre, "A l'heure où noircit la campagne", paru chez Fayard en 2017, il dézinguait à peu près tout le personnel politique. Il a fait partie de ceux qui ont soutenu l'ancien activiste italien d'extrême gauche Cesare Battisti. Il a également soutenu Yvan Colonna. Fiancé un temps à Françoise Dorléac, dont il disait ne s'être "jamais remis" de la mort, Guy Bedos a été marié trois fois. Il est père de cinq enfants, dont le metteur en scène, comédien, réalisateur et humoriste Nicolas Bedos et l'écrivaine, chanteuse, scénariste et comédienne Victoria Bedos.