Houellebecq vs. "Le Monde", acte III. La semaine dernière, le quotidien publiait une série d'articles décryptant l'écrivain, auteur de "Soumission", paru en janvier dernier. Ecrits par Ariane Chemin sans l'aval de l'auteur de "La Carte et le Territoire", le lecteur y découvrait le portrait d'un homme contradictoire, médiatique et parfois tyrannique. Des détails sur sa vie privée et ses habitudes qui ont rapidement poussé le principal interéssé, sous protection policière depuis la parution de son livre polémique, à dénoncer les méthodes d'investigation du journal, s'estimant même "harcelé". Aujourd'hui, Michel Houellebecq, à qui le journal a déjà répondu, en remet une couche.
Les journalistes qui se livrent à ce genre d'investigation peuvent "devenir dangereux" s'indigne Michel Houellebecq, expliquant que le quotidien était allé jusqu'à décrire le Monoprix dans lequel il faisait ses courses. L'écrivain est catégorique, la publication de ses "habitudes de vie ne facilite pas le travail des policiers chargés de (sa) protection".
Et si Le Monde a toujours prétexté un refus de collaborer, allant même jusqu'à parler de parasitage d'enquête, de son côté, Houellebecq livre une toute autre version. "Je n'ai jamais refusé de parler au 'Monde', je garde par exemple un bon souvenir de Marion van Renterghem, et d'autres journalistes de ce quotidien ; j'ai juste refusé de parler à Ariane Chemin", a clarifié l'homme de lettres, qui, après s'être documenté sur le travail de la journaliste, a jugé que sa plume était "de très bas niveau et farcie de clichés 'd'ambiance'".
Invitée à réagir à ses propos, Ariane Chemin a estimé ne pas avoir franchi la ligne rouge, n'ayant "rien raconté qui ne soit déjà public", et rappelant que Michel Houellebecq avait lui-même donné le nom de l'avenue sur laquelle il résidait et qu'une émission de radio avait été enregistrée dans le supermarché qu'il fréquentait.