A partir de lundi, Le Monde va publier une série de six articles, intitulée "Six facettes de Houellebecq". Des papiers signés par Ariane Chemin, une des plumes les plus illustres du quotidien du soir. Pour préparer son enquête, la journaliste a évidemment contacté l'auteur des "Particules élémentaires", qui a beaucoup fait parler de lui et suscité la controverse en début d'année avec son livre "Soumission", sorti - hasard du calendrier - le jour de l'attentat contre "Charlie Hebdo". Michel Houellebecq a refusé de répondre à la journaliste.
Selon l'AFP, qui révèle "l'affaire", sa réponse a été particulièrement "sèche". En effet, dans son mail de réponse, envoyé le 26 juin dernier, Michel Houellebecq met en cause les qualités journalistiques d'Ariane Chemin. Plus rare, il a mis en copie de son mail "une trentaine de personnes liées au milieu de l'édition", explique l'AFP, en leur affirmant qu'il ne souhaitait pas non plus que son entourage réponde à Ariane Chemin. L'écrivain couronné du prix Goncourt en 2010 pour "La Carte et le Territoire" menace même de lancer des poursuites judiciaires contre le journal si les articles contiennent des informations relatives à sa vie privée.
En guise de représailles, Michel Houellebecq a accordé dans la foulée un très long entretien à Jean-René Van Der Plaetsen du "Figaro". Le journal concurrent a décidé de publier l'interview en cinq parties dans "Le Figaro Magazine". La semaine dernière, dans la deuxième partie de cet entretien, Michel Houellebecq s'en est pris violemment aux médias en général et au "Monde" en particulier. "Le véritable inconvénient de la célébrité, ce sont les médias. En ce moment je suis pourchassé par le 'Monde', plus précisément par Ariane Chemin. Ce qu'elle fait d'habitude c'est un mélange de faits divers, d'affabulations crédibles et d'insinuations malveillantes - en réalité c'est du niveau de Voici", lâche l'écrivain qui se désole de ne plus être suivi par les journalistes littéraires mais par des journalistes "à mi-chemin entre l'enquêteur et le people".
"Dès la sortie des 'Particules élémentaires', j'ai compris que je ne pourrais plus tout à fait vivre comme avant. Non seulement chacune de mes déclarations serait soupesée, analysée, décortiquée dans le but de traquer le dérapage, ce à quoi se résume à peu près le débat intellectuel dans ce pays, mais mes agissements seraient aussi surveillés. (...) C'est là que j'ai pris conscience que toute révélation croustillante sur ma vie privée serait désormais la bienvenue", ajoute l'écrivain.