"Le jour où je vais expliquer ce qui s'est passé, tout le monde va se sentir complètement con", s'était agacé Dominique Rizet, journaliste police et justice de BFM TV, quelques jours après la prise d'otages de l'Hyper Cacher à Porte de Vincennes. Au moment des faits, ce journaliste réputé avait expliqué en direct que des personnes étaient cachées dans la chambre froide de l'épicerie, au sous-sol de la supérette. "Il y a une femme qui se serait cachée dès l'arrivée de cet homme, qui s'est réfugiée dans une chambre froide. Et qui serait à l'intérieur, à l'arrière de l'établissement", avait-il expliqué deux heures avant l'assaut.
Une information juste, mais dont la révélation a été vivement critiquée par les familles des victimes qui ont dénoncé après coup les graves conséquences qu'elle aurait pu avoir si elle avait été entendue par Amedy Coulibaly. "On a estimé, symboliquement et émotionnellement qu'il n'était pas utile de redonner cette information", s'est justifié Hervé Béroud, directeur de la rédaction de la chaîne d'info en continu avant d'indiquer qu'une personne du RAID "lui avait dit que ces personnes-là n'étaient plus en danger car les forces d'intervention avaient pris position près de la chambre froide".
Une version qui ne convainc pas... le RAID ! Un mois après les faits, le service d'intervention a clairement démenti cette version auprès du Monde. "Nous mettons en cause totalement cette version des faits. Et la meilleure chose, s'il veut prouver que sa version est vraie, serait que le journaliste donne sa source et qu'une enquête de l'inspection générale de la police nationale soit diligentée", a fait savoir le RAID. Ce mercredi, le CSA va publier son analyse de la couverture des attentats par les médias audiovisuels. Reste à savoir si des sanctions seront prononcées.