Véritable carton aux Etats-Unis et en France, le film "Projet X", dont une suite est déjà en préparation, connaît un succès qui dépasse largement le cadre des salles de cinéma. Les trois jeunes losers campés par Thomas Mann, Oliver Cooper et Jonathan Brown, qui décident d'organiser une soirée pour accroître leur cote de popularité, sont en effet souvent pris comme modèles par des adolescents peu conscients des conséquences de leurs actes. En France, deux jeunes de 22 ans viennent ainsi d'écoper d'un an de prison après avoir organisé, sur Facebook, une soirée inspirée du film qui a tourné au drame.
Le 19 mai dernier, Allan Brooks et Alexandre Fleury lancent une invitation sur le réseau social pour une soirée "no limit" au cours de laquelle près de 1.200 jeunes ont investi, puis saccagé, une villa inoccupée aux Issambres, dans le Var. "C'était effrayant, incroyable", "ils ont tout cassé", a déclaré Hanneke Sprong, l'une des propriétaires de la maison. Il faut dire que les "invités" n'ont pas hésité à arracher les canalisations, casser les vitres, jeter le mobilier dans la piscine ou encore à desceller les sanitaires. Des dégâts évalués à quelques 80.000 euros.
Convoqués devant le tribunal, les deux organisateurs ont écopé d'un an de prison, dont 6 mois fermes, et de 20.000 euros d'amende, après avoir assuré que les dégradations n'avaient pas été causées par leurs invités mais par "des casseurs venus détruire la baraque" à l'issue de la soirée, rapporte l'AFP. Allan Brooks et Alexandre Fleury ont expliqué avoir voulu "organiser une soirée-test pour se lancer dans l'événementiel". "On voulait faire une bonne bringue, créer le buzz et être connu", a déclaré l'un d'entre eux, reconnaissant malgré tout s'être inspiré du film américain "Projet X".
Des confidences qui n'ont visiblement pas convaincu le procureur qui a souhaité "une sanction forte" afin d'"éviter à l'avenir d'autres Projets X". "Entre la fiction et la réalité, il y a un pas que parfois il ne faut pas franchir", a-t-il conclu. Aux Etats-Unis, plusieurs soirées de ce type ont été recensées dont une qui s'est soldée par la mort d'un jeune homme, tué par balles.