La baisse des prix des smartphones, ces téléphones intelligents survitaminés, aura permis de démocratiser l'Internet mobile en France. Qui aujourd'hui ne relève pas ses courriels sur son téléphone ou ne se connecte pas à Facebook plusieurs fois par jour depuis son Samsung Galaxy, son Blackberry ou son iPhone ? Les clients au téléphone mobile en raffolent : le trafic data sur les réseaux mobiles a explosé passant de 200 Mo par mois en moyenne à plus de 800 Mo en 2011 pour les utilisateurs intensifs.
Ce qui n'est pas sans conséquence sur les réseaux des opérateurs de plus en plus enclins à brider l'accès de leurs clients. Au départ disponibles sans limitation de durée ou du volume des données échangées, les forfaits "Internet compris" sont désormais plafonnés à 500 Mo, 1 Go ou 2 Go. Objectif : éduquer le client sur l'utilisation de son téléphone avec les usages gourmands en data. Mais cette limitation ne suffit plus aux opérateurs pour maîtriser le trafic sur leurs réseaux. Comme le révèle Les Echos, ils sont de plus en plus nombreux à limiter... la vitesse des données échangées. Pour surfer plus vite depuis son mobile, il faudra bientôt y mettre le prix.
Les iPhone, Samsung Galaxy et consorts ont beau être compatibles avec les technologies de réseau dernier cri, les opérateurs brident désormais le débit en fonction de l'offre choisie. Sans forcément le préciser explicitement au client. C'est notamment le cas des nouveaux forfaits low cost récemment lancés par SFR et Orange pour contrer l'arrivée sur le marché de Free. Ainsi pour "Sosh" le débit est limitée à 7,2 Mps quand théoriquement il peut aller bien au-delà. Même cure d'austérité du côté de SFR : avec un forfait Red à 500 Mo, le débit plafonne à 3,6 Mps. Il double si vous optez pour une formule plus onéreuse. Les clients M6 Mobile (Orange) bénéficient par exemple d'une offre très attractive, disponible dès 20,90 euros par mois. Internet est compris dans le forfait mais bridé depuis 2010 à ... 3,6 Mbps ! "Pour le savoir, il faut télécharger la fiche d'information standardisée" note Les Echos.
Ce n'est pas la première fois que la fin du haut débit illimité est agitée par les opérateurs. Un document confidentiel de la Fédération Française des Télécoms révélé sur le site Owni suggérait en août dernier "l'instauration de nouveaux forfaits comportant débit IP maximum et plafond de consommation". C'était l'Internet fixe qui était visé. Les opérateurs s'étaient alors défendus, assurant que seuls étaient visés les clients trop gourmands. Mais face à l'incroyable démocratisation des usages, SFR, Orange et Bouygues Telecom n'ont plus le choix. Malgré une modernisation de leurs infrastructures - et la prochaine arrivée d'une nouvelle génération, la 4G -, tous doivent gérer avec parcimonie les ressources de leur réseau. Pour éviter à tout prix l'engorgement rendant impossible l'utilisation de son téléphone aux heures de pointe comme c'est le cas aujourd'hui dans certaines régions des Etats-Unis.