DR© Luce.
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Un an après la finale de Nouvelle Star, on retrouve Luce comme on l'avait laissée. Pétillante, l'accent chantant et toujours surprise d'être là où elle se trouve aujourd'hui. Le temps de fabriquer un premier album de quinze titres, revoilà la dernière gagnante du télé-crochet de M6, une perpignanaise qui a su s'entourer de belles signatures pour "Première phalange", un disque entraînant et touchant. Malgré un premier titre, "L'été Noir", qui du mal à s'imposer dans les charts, Luce reste lucide sur les promesses de sa nouvelle vie. puremedias.com l'a rencontrée.Comment fait-on quand on sort de Nouvelle Star pour réunir sur un premier album Philippe Katerine, Philippe Paradis, le rappeur Orelsan... Ce sont eux qui t’appellent ?
Philippe Katerine, c'est l'une des premières personnes que j'avais très envie de rencontrer. Je ne savais pas si ça allait le faire entre nous. Je ne savais pas si on allait pouvoir créer quelque chose tous les deux puis finalement, ça l'a fait. Orelsan, c'était mon envie de rap, mon côté caillera. J'ai écouté pas mal de rap, Doc Gynéco, Fatal Bazooka, Eminem. J'ai un côté caillera, un côté "wesh t'as vu". Orelsan, j'ai bien aimé quand il a créé cette polémique autour de lui, j'aime les gens quand ils font parler d'eux, ils ne nous laissent pas insensibles. Orelsan a tenté quelque chose dans le rap français, il a tenté de l'humour et un second degré. Mais il n'y a pas encore de place pour ça dans le rap français je crois. Mathieu Boogaerts, j'aime sa douceur et sa manière d'envisager la musique. C'est très chanson française, classique et en même temps très moderne losqu'il prend sa guitare... Ces personnes, je les ai rencontrées parce que j'ai demandé à les voir. Après ça s'est fait parce que ça devait se faire j'imagine. Ce sont des gens qui m'ont beaucoup apporté, très vite. Philippe Paradis est par exemple très pointu dans sa manière d'envisager la musique. Je suis terriblement contente de les avoir avec moi sur ce premier album, c'est une grande chance.
Cet album correspond-il à celui que tu imaginais en sortant de Nouvelle Star ?
Je n'avais rien imaginé, je ne savais pas ce que je voulais, je ne savais pas que je pouvais gagner et encore moins enregistrer un album. En tous les cas, je sais qu'il correspond à ce que je veux écouter de moi dans dix ans. Si je me retourne, je veux pouvoir être fière de moi, c'est primordial. Je ne voulais pas avoir honte d'un projet et je veux dans quelques années pouvoir retrouver des choses de mon enfance, indispensables dans ma vie de tous les jours.
Si je te dis qu'on prend Camille, Catherine Ringer, Olivia Ruiz, on mixe tout ça, on obtient le style Luce, ça te convient ?
Je ne suis pas contre l'idée (rires). Les trois filles que tu viens de citer, ce sont des filles pour qui j’ai beaucoup de respect, j'adore leur musique. Je les écoute toutes les trois donc ça peut m’influencer inconsciemment. Même si je préfère que tu me dises : « Luce, tu ne ressembles à personne d'autre » (rires).
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Parlons plus précisément des titres. Un futur tube, "La machine". Tu parles de la machine qui t'a volé ton identité, Facebook. T'as choisi de lâcher Facebook ou tu y es toujours ?
Je suis toujours dessus. Heureusement, ça me permet de garder des liens avec mes camarades qui sont dans le Sud. Mais j’essaye de me limiter. C'est pour cette raison que je refuse d'avoir un téléphone comme toi (un smartphone)… j’y passerai mes journées dessus ! Je suis issue d'une génération où tout est fait, prêt, connecté. On peut savoir toujours ce que fait l'autre à un moment précis, c'est affreux. J'ai un compte super perso où j'ai cent amis avec un faux nom. On m'a déjà retrouvée mais généralement, je fais un petit message en expliquant qu'ici, c'est réservé à ma famille et mes amis.
Pourtant, Facebook, les réseaux sociaux, tu les utilises pour promouvoir ton album…
Oui, j’aime bien ça. J'arrive encore à gérer, je poste régulièrement des choses. Ma maison de disques y a aussi accès. Si par exemple un jeudi je ne me réveille pas avant midi, ils postent « Les jeudis de Luce » avant moi ! Ca me plait, c'est un bon moyen aussi pour la promo.
Ca vient de toi, cette idée de vidéos postées sur Youtube qui incarnent chacun de tes titres ?
C'est une idée de mon chef de projet et de moi. On ne voulait pas présenter l'album de manière banale. Je pense que les gens n'attendaient pas ça et en plus, on s'est beaucoup marrés pour tourner tous ces petits clips. C'est aussi une manière de théâtraliser le projet, de montrer qu'on ne se prend pas trop la tête, qu'on a de l'idée. Montrer qu'on peut sortir de Nouvelle Star en ayant une vraie identité, c'est un peu une empreinte.
La chanson la plus cul, c'est laquelle ?
La plus cucul ?
Non, la plus cul !
Incontestablement, "La fessée". Je voulais une chanson qui transpire le sexe. Mais de manière classe, sans vulgarité. Parce que je ne pense pas être une fille vulgaire mais j'aime bien jouer de ça, je sais que ça peut rendre les gens mal à l'aise et j'adore. Je voulais donc une chanson cul, un peu à la manière de Gainsbourg.
La plus cucul, alors ?
Je crois qu’il n'y en a pas beaucoup. Les chansons d'amour, c'est soit carrément pathétique avec "Un été noir" où la nana boit des litres, pleure des litres et il ne se passe rien. Ou alors c'est vachement pop avec "Manger du sable". Je ne pense pas être allée dans le cucul. Ils ont essayé de m'orienter vers ça avec des choses un peu mielleuses. C'est normal qu'ils essaient, c'est leur boulot. C'est mon rôle de refuser aussi. Je ne pense pas que cet album soit commercial, je ne me suis pas laissée faire, ils ont vite abandonné l’idée.
La chanson la plus triste ?
C'est une chanson écrite par Mathieu Barsella, "La symphonie d’Alzheimer". Il la chante lui-même dans ses concerts. Je l'ai entendue, j'ai eu un coup de coeur. C'est un clin d'oeil à ma mamie qui commence à oublier, qui est atteinte par cette maladie. C'est quelque chose d'intime dont j'avais envie. C'est comme si une petite fille s'adressait à sa mamie, je ne voulais pas tomber dans le pathos car c'est une maladie assez grave, on en parle déjà avec beaucoup de tristesse.
La chanson la plus con ?
Il n'y en a pas, si ? "Mes tongs" à la limite. Mais non, c'est plutôt enfantin, pas con. C'est Philippe Katerine qui me l'a proposée. Et si mes souvenirs sont bons, il m'avait parlé de tongs lors de notre premier rendez-vous.
Elise, qui est-elle ? Elle est revenue ?
C'était une copine qui s'appelait Caroline mais ça ne rimait pas avec valise... Donc j'ai pris Elise ! (rires) C'était un bout de texte que j'avais sur mon ordinateur. C'était une très bonne amie avec qui je me suis disputée, nous ne sommes pas réconciliées d'ailleurs. C'est une perpignanaise, c'était au lycée... Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas l'aider, elle non plus ne pouvait pas m'aider. Donc autant se quitter, c'est une rupture d'amitié.
Tu dois être une star à Perpignan…
A Perpignan, les Catalans, on est fiers ! Fiers de nos produits, de tout ce qu'on a. Et quand une chose qui nous appartient sort un peu, on est contents et on la soutient. Quand je suis dans la rue, les gens me remercient de représenter Perpignan. A Paris, on prend souvent les gens qui ont un accent pour des teubés. A Nouvelle Star l'année dernière, j'ai été un peu victime de ça.
Le premier single, "L’été Noir", a démarré très difficilement...
C'est pour cette raison qu'on a décalé la sortie de l'album, qu'on a fait plus de promo.
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Une erreur peut-être pour le choix du premier titre ?Ce n'est pas mon taff, en fait. Tous les titres, je les porte, je les aime donc je les ai laissé choisir. Je n'ai pas envie de m'en occuper... Ca démarre moyennement mais en même temps, est-ce que je suis une artiste qui doit passer en radio ? Je ne pense pas... C'est bien pour un premier album, je ne dis pas le contraire. Mais je crois être une artiste de scène qui n'aura peut être pas trop de public. Je préfère ne pas vendre beaucoup de disques mais passer beaucoup de temps sur scène. Je vais beaucoup travailler ça d'ailleurs. Tu vas voir, je vais même cuisiner sur scène, je vais faire une compote ! La vraie tournée c'est en septembre et je pense qu'il y aura autant de théâtre que de musique.
C'est très tendance en ce moment les albums régionaux, ton prochain sera 100% chansons catalanes ?
Oui, et il s'appellera "Catalane" ! Non, je plaisante. Je sais un peu parler catalan, je le comprends mieux. Ce n'est clairement pas dans mes projets pour l'instant. Si je venais à le faire, ce serait chez moi, avec des gens du Sud et non pas ici à Paris.
Y-a-t-il une nouvelle star dans X-Factor ? As-tu retrouvé un peu de Nouvelle Star dans l'émission ?
J'ai un petit problème avec X-Factor à vrai dire. Je préfère Nouvelle Star, j'étais habituée, on n'aime pas quand c'est nouveau je crois. On disait que Nouvelle Star était un peu élitiste et intello bobo. Du coup, ils ont voulu faire une émission populaire, hyper grand public. Et je trouve qu'il se passe exactement l'inverse. Je ne comprends pas pourquoi, c'est complètement à côté ! C'est pas bon ! Ces danseurs sur des trampolines, pas de musiciens sur scène, des chorégraphies dans tous les sens… Après, la seule chose que j'aime dans le programme, c'est le coaching des candidats, je trouve ça top ! Je respecte le format, je suis contente qu’une émission de chant existe encore. Moi j'adore Maryvette. Elle a le profil Nouvelle Star, d'ailleurs !
Tu es la dernière gagnante de Nouvelle Star, tu aimerais que le programme revienne ou tu préfères être celle dont tout le monde se souviendra ?
Ca va revenir, que je veuille ou pas, j'en suis sûre ! Je pense qu'ils vont soit réessayer X-Factor un an soit remettre Nouvelle Star à l'antenne.
Tu avais expliqué avoir atterri par accident à Nouvelle Star. Ce que tu vis aujourd’hui, c’est toujours un peu le cas ?
J'étais à Montpellier, dans une école d'infirmière. Une amie avait fait un pari, celui de s'inscrire. Elle ne voulait pas y aller seule alors elle m'a inscrite aussi. Et je me suis retrouvée là-bas totalement par hasard. Et j'y étais plus pour délirer que pour être sélectionnée. Je n'ai jamais chanté pour qui que ce soit, j'ai toujours chanté... sous ma douche ! Je savais que je chantais juste mais de là à imaginer une seule seconde que je puisse gagner... J'ai toujours été attirée par le théâtre mais pas précisément par le chant.
Ma vie n'est pas très différente par rapport à celle d'avant. J'ai juste changé de travail. Je travaille beaucoup. Si ça marche, c'est top. Même pendant Nouvelle Star, j'ai beaucoup travaillé, je dormais peu... et je mangeais du chocolat ! Il y a toujours une bonne étoile, il s'est passé quelque chose pendant l'émission et je ne m'y attendais pas. Pour l'album, je ne m'attends pas à un succès ou de grandes ventes. Je veux juste faire ma tournée en septembre. Ca devrait démarrer avec un Trianon à Paris. Je ne veux pas de grandes salles... et les grandes salles ne veulent pas de moi je crois (rires).