L'éviction de Jean-François Achilli de RMC ne se fait pas sans provoquer quelques remous. Hier, le Canard Enchaîné nous apprenait le départ de ce dernier de son poste de directeur de la rédaction de RMC. Un licenciement qui serait, selon l'hebdomadaire satirique, la conséquence de pressions exercées par Jean-Jacques Bourdin sur Alain Weill, le patron de NextRadioTV, propriétaire de la station.
Selon le Canard Enchaîné, des tensions très fortes seraient apparues depuis plusieurs mois entre Jean-Jacques Bourdin et Jean-François Achilli. Elles seraient dues à l'interview exclusive que ce dernier avait réussie à décrocher de Jérôme Cahuzac en pleine tourmente médiatique et politique. "Bourdin est devenu fou. Il n'a pas supporté de ne pas être dans le coup et n'a jamais décoléré. Il a fait la guerre à Achilli et mis une pression énorme jusqu'à obtenir sa tête" a ainsi assuré "un pote d'Achilli" au Canard Enchaîné, tandis que Jean-Jacques Bourdin a, lui, démenti en bloc cette version.
Pour le matinalier de RMC et intervieweur politique de 8h30 sur BFMTV, Jean-François Achilli ne convenait tout simplement pas à ce que recherchaient Alain Weill et lui-même. "Cela faisait des mois qu'on se disait que Jean-François ne faisait pas l'affaire, et on a décidé de s'en séparer" a assuré Jean-Jacques Bourdin. Toutefois, "l'épisode Cahuzac n'a fait qu'ajouter à nos doutes" a-t-il précisé. "Professionnellement, il aurait pu faire mieux. Et il s'est fait imposer la date, la durée et l'heure de l'interview" selon Jean-Jacques Bourdin. Le matinalier du groupe NextRadioTV a également reconnu avoir mal digéré la démarche de Jean-François Achilli. "C'est moi qui suis allé le chercher à France Inter, et il ne m'a rien dit, comme si j'allais lui flinguer son coup. J'ai trouvé ça déloyal" a-t-il ainsi expliqué dans le Canard Enchaîné.
Des propos qui n'ont visiblement pas plu à Jean-François Achilli. Le désormais ancien directeur de la rédaction de RMC a tenu à réagir hier matin via son compte Twitter en commentant les explications données par Jean-Jacques Bourdin : "'Il ne faisait pas l'affaire' : comme il est vain de vouloir réécrire l'histoire face à l'évidence de la réalité".