"Je me sens plus aligné avec l'homme que je suis", assure-t-il. Dans une interview accordée au magazine "GQ", Malik Bentalha, actuellement en promotion de son spectacle "Nouveau monde", est revenu sur son sketch parodique de "L'Heure des pros" présenté par Pascal Praud sur CNews, intitulé "L'Heure de trop sur Tnews". Une vidéo visionnée, au moment où nous écrivons ces lignes, 8,2 millions de fois sur YouTube, et 40 millions de fois sur toutes les plateformes au total. "C'est caricatural mais, honnêtement, ce n'est pas méchant", avait réagi Pascal Praud dans un entretien au "Parisien". "Je regrette la sur-instrumentalisation de ce sketch sur les réseaux sociaux. On me fait passer pour un réac alors que je suis plutôt anar. J'aime la liberté par-dessus tout" avait-il encore assuré.
De son côté, "l’ancien Malik", comme il se qualifie lui-même, aurait craint de déplaire aux producteurs ou aux grandes chaînes. Mais "le nouveau" revendique son indépendance et assume son positionnement. "La veille de la mise en ligne de la parodie de ‘L’Heure des Pros’, j’ai eu une montée de stress. Je croyais que ça allait m’attirer des problèmes", raconte l’humoriste à "GQ". "Mais je me suis dit qu’il fallait faire preuve d’un peu de courage", explique-t-il. Finalement, il ne regrette rien, au contraire : "Au vu de l’évolution de CNews, j'aurais pu aller encore plus loin dans la parodie. Je ne me vois pas vieillir et continuer à rester planquer dans mon coin. Je veux faire passer des messages. C’est aussi mon rôle en tant qu’humoriste."`
Un changement de ton qui s’accompagne d’une décision radicale, celle de ne plus travailler avec le groupe de Vincent Bolloré. "Je ne ferai plus rien avec Canal+. Je trouve qu'aller faire quelque chose avec ce groupe, c'est cautionner la vision de la société qu'ont ses dirigeants aujourd'hui. Quand je vois tout ce qui se passe sur CNews et dans certaines émissions du groupe Canal, je ne peux plus faire le rigolo comme si de rien n'était. Si je dois me les mettre à dos, je me les mettrai à dos. Je n'ai pas de peur de ça."
L’humoriste souhaite désormais s’attaquer aux travers de la société, inspiré par des références cultes et piquantes comme "Les Guignols de l’Info" ou "Les Inconnus," qu’il regrette de ne plus voir représentés dans le paysage audiovisuel actuel. "Le paysage de l’humour est très aseptisé aujourd’hui. C’est très difficile d’être un humoriste populaire qui parle de politique. Cela t’oblige presque à ne faire que des revues de presse. Un humoriste populaire qui lâche deux ou trois vannes percutantes sur l’état de la société a beaucoup plus d’impact."