"Je suis un homme en colère !" Jean-Jacques Bourdin n'a pas mâché ses mots dans l'interview qu'il a accordée à l'hebdomadaire TéléObs cette semaine. Dans cet entretien, le journaliste est revenu sur la violente crise qu'a subie la chaîne concurrente de BFMTV. En effet, iTELE a connu la grève la plus longue de l'audiovisuel français depuis 1968.
"Je trouve leur combat juste et la position de Bolloré injuste vis-à-vis d'hommes et de femmes qui se sont battus, qui ont travaillé dur. Certains ont eu honte de défendre les journalistes d'iTELE, pensant qu'on les taxerait de donner dans le corporatisme", a lancé le matinalier de RMC, ajoutant qu'à part Nathalie Kosciusko-Morizet et François Bayrou, "personne" de la classe politique n'était monté au créneau sur le conflit social de la chaîne info.
L'intervieweur a rappelé que "c'est un conflit qui touche des hommes et des femmes qui ont fait d'iTELE une belle chaîne d'information", martelant que c'est "un conflit social comme un autre, d'une violence extrême". "Si le groupe pour lequel je travaille se comportait comme Bolloré avec les journalistes d'iTélé, j'aurais la même réaction : je me mettrais en grève du jour au lendemain. Et croyez-moi, on entendrait parler de moi !", a-t-il assuré, précisant que sa hiérarchie "a l'intelligence de ne pas se mêler de notre travail."
Jean-Jacques Bourdin a convenu que si son groupe avait "des résultats très mauvais, il serait légitime" pour le propriétaire du média d'intervenir. "Les résultats d'iTELE étaient moins bons : Bolloré aurait dû s'interroger en amont sur les raisons. Il ne l'a pas fait (...) Ce qui me rend fou, c'est que dans notre pays, la responsabilité des dirigeants n'est jamais engagée. Ils partent avec des dizaines de millions d'euros quels que soient leurs résultats", a poursuivi le visage de BFMTV.
Selon lui, "l'histoire d'iTELE est celle d'une injustice", car "au 21e siècle, un patron ne devrait plus avoir le droit de vie ou de mort sur ses salariés". "Monsieur Bolloré devrait retourner vivre à une autre époque", a lâché le journaliste, confiant que ce sujet pouvait le mettre "en colère."