Après avoir reçu Hervé Béroud, patron de BFMTV, mercredi dernier, puremedias.com accueillait aujourd'hui Jean-Luc Reichmann dans un nouveau numéro de #QHM, son "Quart d'heure médias" hebdomadaire. L'animateur des "12 coups de midi" sur TF1, de retour avec deux nouveaux épisodes de sa série "Léo Mattéï" demain soir, a répondu à nos questions mais aussi à celles des internautes. Au menu : le retour de la série qu'il a créée, le succès des "12 coups de midi", le changement de modèle économique de la télé mais aussi Vincent Lagaf'.
Sur le retour de "Léo Mattéï" : On a voulu accélérer le mouvement. Ce sont deux épisodes qui ne devaient au départ pas être diffusés aussi rapidement. Mais vu la teneur de l'actualité, on s'est dit avec TF1 qu'il fallait monter au créneau. Ce sont des épisodes dont le tournage s'est terminé seulement mi-décembre. Ca ne fait qu'un mois qu'ils ont été tournés.
Sur son absence de maquillage et de coiffure dans la série : Oui, j'avais envie de me montrer tel que j'étais. C'est le plus important. Je crois que c'est la première fois que je suis sans fard. On a délaissé le flic pur et dur pour laisser place au père car c'est une blessure insupportable pour lui, la disparition de sa fille.
Sur cette saison 5 réduite à seulement 2 épisodes : J'ai connu quelques déboires avec mon co-producteur précédent, qui n'a pas été hyper-agréable avec moi. On a fait une sorte de reboot avec de nouveaux co-producteurs Big Bang Story. On a préféré se concentrer sur deux épisodes.
Sur la satisfaction de TF1 vis-à-vis des audiences de la série : Je pense qu'ils sont très heureux des audiences, et surtout qu'ils sont très heureux des épisodes qui seront diffusés demain soir. C'est un indice de satisfaction qui me rassure. Quand très bonnes audiences, très bonne saison suivante (rires).
Sur son envie de réaliser lui-même un épisode de "Léo Mattéï" : Pas du tout, je suis très très bien en comédien, en animateur et producteur artistique. Ca fait déjà pas mal de boulot... C'est ma femme qui est directrice artistique de ma vie et sur "Léo Mattéï". Je lui laisse faire tout ça. Chacun son boulot !
Sur la réussite des "12 coups de midi" : C'est une fierté. C'est un travail d'équipe avec TF1 et les équipes d'Endemol-Shine. On est une vraie famille. C'est assez paradoxal car aujourd'hui on veut aller très vite en besogne, gagner des parts de marché, gagner de l'argent. Or, je pense qu'il ne faut pas brûler les étapes et avoir de la patience. C'est une ère assez paradoxale. Il faut être rentable assez vite mais en même temps laisser du temps au temps.
Sur son statut de "machine à cash" de TF1 et d'animateur le plus rentable : Si mon employeur est heureux, j'en suis vraiment ravi ! Il faudra que je lui en reparle (rires). Si je suis le plus rentable, je suis très heureux pour TF1.
Sur les économies demandées par TF1 pour chaque numéro des "12 coups de midi" : J'ai fait un bel et gros effort. Mais ça fait partie du modèle économique d'aujourd'hui, des conditions. Soit vous acceptez, soit vous n'acceptez pas. De toute manière, c'est la loi, la règle. J'ai accepté. Je me sens très bien à TF1. Je suis en totale adéquation avec les téléspectateurs.
Sur le fait de savoir s'il revoit ou non Christian Quesada : Oui bien sûr. Vous savez, je suis en contact avec tous les grands maîtres de midi qui ont gagné 20-30 fois et plus l'émission. Il n'y a personne qui est fâché. C'est vraiment une famille qui s'est créée. Ils se voient, ils font des barbecues ensemble, une fois par an. Ils viennent aussi tous me voir au théâtre.
Sur Vincent Lagaf' et son mal-être de ne pas plus travailler sur TF1 : Evidemment, il a le sentiment d'être sur le bord de la route. C'est un chic type. Il a fait des choses extraordinaires ! Rappelez-vous "L'or à l'appel", "Le Bigdil". C'est un mec génial ! C'est un sanguin. Il a les avantages et les inconvénients du sanguin. De temps en temps, il dégaine vite...
Sur le fait de savoir si Vincent Lagaf' a sa place sur TF1 : Tout le monde a sa place. On n'est jamais à l'abri d'une bonne idée. Après, il y a une politique de chaîne, un modèle économique. Mais c'est une belle personne.
Sur le changement de la télé, de plus en plus aux mains de businessmen et moins des saltimbanques selon Vincent Lagaf': Il faut arriver à vivre avec son temps. (...) Il faut s'adapter aux personnes qui sont en face de nous (...) On peut encore créer aujourd'hui à la télévision, mais maintenant il faut plus penser à la rentabilité qu'avant. Il faut penser à la réactivité et à la rapidité. La première audience est quasiment définitive aujourd'hui. Si demain soir, sur "Léo Mattéi", je fais X% et que je ne suis pas sur une bonne barre, vous savez pertinemment qu'à TF1, on va me dire : "T'as vu les chiffres ?".
Il faut vivre avec son temps, vivre avec les gens qui nous dirigent, et essayer de réfléchir comme eux en se demandant ce dont ils ont envie et besoin. Si le programme est bon, les téléspectateurs vont adhérer de toute façon.
Sur le piège d'être trop dépendant de son jeux à succès : C'est un total danger (...) C'est pour cela que j'ai fait une diversification de mes activités. A un moment, on peut rentrer dans une ornière mais j'ai toujours gardé le théâtre, l'improvisation, les "Mattéï", justement pour ne pas rester dans cette ornière, qui peut se transformer d'un seul coup en congère !