Jean Messiha pourfendeur d'une "censure qui ne dit pas son nom" ? Sur son compte Twitter, le haut fonctionnaire proche de Marine Le Pen et candidat FN défait aux dernière législatives dans l'Aisne annonce qu'il attaque Europe 1 au pénal pour "discrimination politique". Dans un communiqué, également publié sur Twitter, le porte-parole du club Horace - un cercle d'influence composé de hauts fonctionnaires proches de Marine Le Pen -, estime que "les relations juridiques pré-contractuelles et contractuelles entre Europe 1 et (lui) ont été (...) bafouées (...) au profit d'un déferlement médiatico-politique 'anti-Messiha chroniqueur".
"Mon éviction de la chronique prévue (dans "Hondelatte raconte") pour des raisons politiques est contraire à la Loi" tonne l'énarque, déplorant ainsi d'avoir été la "victime d'une discrimination fondée sur les opinions politiques", conjuguée à une "campagne de presse calomnieuse contre la présence d'un membre du FN en tant que chroniqueur sur l'antenne". "J'entends voir la liberté d'expression et les règles de Droit prendre le pas sur une censure qui ne dit pas son nom" explique le haut fonctionnaire, qui juge que cette censure a "entravé illégalement (...) l'exercice du droit d'informer de Monsieur Hondelatte".
Contacté par nos confrères du "Point", Jean Messiha affirme sa volonté "d'ouvrir un débat sur la liberté d'expression". "On peut ne pas être d'accord avec les idées du FN et avec mes idées, mais les limites : c'est la loi, pas les journalistes" regrette-t-il en rejetant la cause de son éviction sur "des journalistes militants gauchistes". Pour appuyer son initiative, Jean Messiha et son réseau appellent depuis plusieurs jours à relayer "massivement" le hashtag "Avec Messiha contre la censure" sur Twitter.
Pour rappel, le 25 août dernier, Christophe Hondelatte lui-même avait annoncé la participation du haut fonctionnaire à la nouvelle mouture de "Hondelatte raconte". À l'instar de Pascale Clark ou Nassira El-Moaddem, le haut fonctionnaire devait intervenir ponctuellement dans son émission pour livrer "un édito qui secoue les choses". Dans les locaux de la rue François Ier, l'annonce n'avait pas tardé à faire bondir les journalistes de la rédaction. La société des rédacteurs de la station s'en était d'ailleurs émue.
Face à l'incompréhension grandissante au sein de la rédaction, Frédéric Schlesinger, vice-président de la station, avait finalement averti l'AFP le 30 août dernier de sa décision de "ne pas inviter" Jean Messiha. Interrogé par "Buzzfeed", le nouveau patron d'Europe 1 avait tenté d'éteindre l'incendie en affirmant que Christophe Hondelatte avait fait une "erreur de communication" et qu'il avait indiqué au journaliste de la tranche 17-19 heures que "ce ne serait pas opportun" d'offrir une tribune à Jean Messiha, "eu égard aux polémiques qu'(il) lance, notamment par voie numérique".