Un grand patron qui assume. Jean-Paul Cluzel, ancien dirigeant de l'Opéra de Paris et de Radio France, n'a jamais fait mystère de son homosexualité. Désormais directeur du Grand Palais, il est l'un des défenseurs actifs du mariage pour tous. Invité ce matin de Bruce Toussaint sur Europe 1, Jean-Paul Cluzel a une nouvelle fois défendu une réforme dont on devrait entendre parler tout le week-end. En effet, une "manifestation pour l'égalité" est organisée dimanche dans plusieurs villes de France afin de répondre aux opposants, qui s'étaient mobilisés il y a quelques semaines un peu partout en France.
"Je pense que la question du mariage divise beaucoup moins. Je vois bien qu'aujourd'hui le débat se concentre sur l'adoption, voire sur la procréation médicalement assistée. Mais on voit bien qu'il y a moins d'opposition. Je ne crois pas qu'il y ait de division de la société sur la question même du mariage", a résumé le dirigeant qui a ensuite insisté sur la nécessité d'autoriser les couples de même sexe à adopter.
Interrogé sur la part d'homophobie présente dans le discours de ceux qui s'opposent au mariage pour tous, alors qu'on entend souvent la phrase "je suis contre, mais je ne suis pas homophobe", Jean-Paul Cluzel s'est livré à d'étonnantes révélations. "Il doit bien y avoir une bonne petite part. Je pense que, pour l'avoir subi moi-même, pour voir combien nombre des mes amis, de gays ou de lesbiennes dans la rues, ou de personnes qui travaillaient avec moi m'ont remercié d'être ouvertement gay car ça leur facilitait la vie vis-à-vis de leurs collègues ou de leur famille".
Bruce Toussaint le relance alors sur l'homophobie dont il dit avoir été victime, notamment au sein du groupe Radio France. "Des attaques oui. Quand vous entendez certains journalistes dire vous n'allez tout même pas obéir à ce pédé, c'est pas forcément agréable. Dieu merci l'immense majorité des journalistes de Radio France n'ont pas entendu ce genre d'appel". Des "attaques" qui ne l'ont pas traumatisé plus que ça puisque que Jean-Paul Cluzel en a tiré comme conclusion qu'il devait "continuer d'assumer (qu'il était) gay".