Julien Courbet pousse son coup de gueule. Depuis le début du mois d'octobre, le vidéaste Cyprien Iov est la cible de critiques de la part des membres du forum du site "jeuxvideos.com". Le youtubeur est accusé de "conflit d'intérêts" lié à sa présence à la commission du Fonds d'aide aux créateurs vidéo sur internet. En 2017, elle a été mise en place par le Centre national du cinéma et de l'image animée pour aider les vidéastes du digital. Le 28 avril dernier, cette commission a accordé 50.000 euros de subvention à la société de production de Cyprien Iov, alors qu'il était membre de la commission. Le youtubeur collabore avec la société Mixicom, propriété de Webedia, éditrice de puremedias.com.
Ce matin, dans "Ca peut vous arriver" sur RTL, Julien Courbet a fait part de son agacement concernant cette affaire. "Le CNC est un organisme qui finance des films et des documentaires. Il y a eu une petite histoire. Il y a beaucoup de documentaristes qui proposent des documentaires. Ils n'y ont pas le droit. Ils ne reçoivent pas cette aide-là", a débuté le présentateur. Et d'ajouter : "Cyprien, qui fait des vidéos sur internet, siège à la commission. Lui a touché une somme de 50.000 euros du CNC pour ses petits films sur internet alors qu'il y a d'autres grands documentaires qui sont refusés."
Il a poursuivi : "On se demande si le fait qu'il soit à la commission ça a pu l'aider (...) On aimerait que madame Frédérique Bredin nous explique comment on attribue cette aide parce qu'on aimerait en savoir un petit peu plus". Julien Courbet a alors parlé de son cas personnel concernant les films qu'il a produit avec sa société La Conceptaria : "J'ai fait un beau documentaire sur le 14 juillet, sur la préparation. On me l'a refusé. Après, vous voyez une petite vidéo internet avec quelqu'un devant sa caméra qui fait des blagues et qui va réussir à avoir des milliers d'euros. Donc, on veut savoir". L'animateur s'était déjà plaint sur twitter au sujet de cette polémique, précisant que le CNC avait également refusé de l'aider pour le documentaire sur Didier Deschamps diffusé sur C8. puremedias.com vous propose d'écouter la séquence.
Si le vidéaste a bel et bien perçu une aide grâce à la commission dans laquelle il siège, il n'était pas présent lors de la séance qui lui a attribué le fonds d'aide. Il avait donc respecté l'article 122-8 du règlement de l'administration qui interdit aux membres de la commission d'y siéger durant une séance qui les concerne, pour éviter tout conflit d'intérêts. "Sous prétexte que j'ai une chaîne populaire sur internet, il ne faudrait pas que j'ai droit de demander des aides ? Une humoriste inconnue a eu la même aide que moi, mais là, ça ne pose pas de problème. J'essaie de créer du contenu. Ca peut ne pas plaire à tout le monde mais je fais de mon mieux", a-t-il réagi auprès du "Monde".
Contacté par le quotidien, le CNC s'est aussi défendu : "Ceux qui s'interrogent ne connaissent pas le fonctionnement : le principe des commissions est de mettre des experts dans les commissions, et au sein de celles-ci, Cyprien, ou tout autre auteur ou réalisateur, a parfaitement le droit de présenter un dossier. Cyprien n'est pas du tout un cas unique". Ce sujet n'est pas inédit puisque ce mode de fonctionnement au sein du CNC, censé assurer de l'expertise aux décisions, est régulièrement critiqué, notamment dans les secteurs du cinéma et des jeux vidéos.
De plus, le Centre national du cinéma dispose d'une soixantaine de commissions d'attribution d'aides pour différents secteurs culturels. Les documentaires produits pour la télévision ne relèvent donc pas de la commission du Fonds d'aide aux créateurs vidéo sur internet, celle où siège Cyprien. "Julien Courbet n'est pas content car une autre commission du CNC lui a refusé ses projets. Pourquoi ne pas les proposer sur internet ?", a ironisé Cyprien Iov, au sujet de l'agacement du présentateur de RTL.