Julien Courbet n'a pas aimé les premières images de "On ne choisit pas ses voisins", la nouvelle émission de M6 diffusée fin novembre. Dans ce magazine, Stéphane Plaza et Karine Le Marchand partent à la rencontre de voisins au bord de la crise de nerfs. Dans un montage diffusé hier , la société de Julien Courbet pointe les ressemblances entre cette émission et un autre concept incarné par Henri Leconte sur TF1. Sur puremedias.com, Julien Courbet explique pourquoi il va attaquer M6 : il avait proposé ce concept à M6 fin 2009. Il estime que la chaîne a copié sa mécanique pour lancer sa nouvelle émission produite par Shine. Explications.
puremedias.com : Qu'est-ce qui vous a fait dire que la nouvelle émission de M6 était très proche de celle que vous produisez avec Henri Leconte sur TF1 ?
Julien Courbet : Il y a tout un faisceau d'indices qui fait qu'on est obligés de réagir. Par exemple, "Confessions intimes", il y a quinze actuellement sur les chaînes, mais je n'ai jamais réagi car c'est toujours fait un peu différemment. Là, ce qui m'ennuie, c'est tout l'historique. J'écris cette émission en 2006 pour TF1 et il y a déjà deux animateurs, un garçon et une fille, Hervé Pouchol et Nathalie Fellonaud, chacun dans un camp. Le concept existe. Je m'en vais de TF1 et je vais voir M6 avec ce concept qui m'appartient. La chaîne me dit alors qu'elle serait intéressée par une émission sur le voisinage et je cherche alors quelqu'un chose d'un peu différent pour ne pas faire la même chose que pour TF1.
Que se passe-t-il alors ?
Après avoir longtemps réfléchi, on trouve l'idée de garder les deux animateurs mais en plus de la confrontation et de la conciliation, on ajoute la notion de travaux. J'amène ça à M6 avec comme nom de code "Le commando de la paix". On avance alors et on échange des mails fin 2009-début 2010. On échange tellement de mails qu'on me demande même d'envoyer des cas, j'ai tous ces mails. On se dit alors qu'on va le faire mais le processus de décision à M6 est souvent long. Moi, je sortais alors de l'échec de "Service maximum" sur France 2 et ça m'a coûté beaucoup d'argent car j'ai fait cadeau du dédit à France 2 et j'ai gardé tous les employés. Il me faut rentrer de la trésorerie et je demande à M6 d'avancer. On continue tout de même à travailler et on envoie même une émission écrite intitulée "Voisins : chacun son camp". Puis ça traîne, ça traîne et je vais voir TF1 qui me prend tout de suite le concept.
C'est alors l'émission présentée par Henri Leconte.
Oui mais avant ça, avec ce concept, TF1 me dit vouloir Stéphane Plaza comme animateur. Je le reçois dans mon bureau et je lui montre la bande-annonce de ce concept. Il la voit puis fait monter les enchères, ce qui est tout à fait logique, et M6 le garde. Mais, il leur dit que ça lui plairait bien de faire cette émission. Ils vont ensuite chercher un concept je ne sais où et, le fin du fin, c'est qu'ils n'arrivaient pas à la faire et j'ai des mails de l'équipe de Shine qui appelle mes équipes pour qu'on leur envoie des cas. Tout ça mis bout à bout, je trouve que ça fait beaucoup.
Mais M6 vous répond ce matin dans la presse que vous n'avez pas le monopole des voisins.
Mais les voisins, tout le monde peut en faire et évidemment que je n'ai pas le monopole. Idem pour "Confessions intimes" où j'ai été le premier en France à faire ce genre d'émissions et il y en a maintenant neuf et y compris sur le groupe M6, et je ne leur ai jamais envoyé une lettre ! Quand j'ai fait "Sans aucun doute", M6 a lancé dans les trois semaines "Ca me révolte" et je n'ai pas envoyé de lettre car c'était juste le même univers. Moi-même quand j'ai fait "Les champions de la télé", j'ai surfé sur la vague des "Enfants de la télé" mais là où Arthur est autour d'une table avec six invités, moi c'était avec 200 personnes qui jouaient à un jeu mais j'ai surfé sur une tendance mais je ne suis pas allé prendre une mécanique d'émission ! Si M6 avait pris des voisins pour les emmener en croisière afin de les réconcilier -c'est un concept que j'ai déposé-, pourquoi pas, mais là c'est différent.
Comment va se poursuivre cette histoire, vous allez les attaquer ?
Oui. Pour le coup, ça ne servirait à rien de faire du bruit pour faire du bruit, ce n'est pas mon style. Au bout du compte, on va regarder, mais je vais surtout me baser sur tous nos échanges de courriers, ça fait beaucoup. Ils disent que ça les intéresse, ils ont le concept par écrit, la demande de cas, Plaza dans mon bureau, les équipes de Shine qui nous demandent des cas... C'est juste ça qui me gêne.
Là, vous savez que vous n'êtes pas prêt de produire pour M6.
Voilà mais il ne faut pas avoir peur de ça. Quand ce n'est pas juste, il faut réagir. Ils ne peuvent pas dire qu'ils ne savaient pas.
Un mot sur vos autres productions, avec France 2 notamment. On a pu lire que votre feuilleton "Le jour où tout a basculé" allait revenir à l'antenne ?
Oui, de janvier à juin. C'est beaucoup de travail car il faut trouver chaque jour des comédiens et des lieux de tournage mais c'est juste génial. On est passés à la vitesse au-dessus par rapport à la salve de l'été dernier. Je pense que ça va être un beau programme après le succès de l'été. Même si on ne me l'a pas dit officiellement, je pense qu'on va sur la case des téléfilms allemands donc il va falloir donner un petit coup de jeune mais je pense que ça booster tout le monde : mon jeu et les émissions de Laurent Ruquier et de Nagui.
On a également entendu parler d'une adaptation télévisée de votre quotidienne de RTL, "Ca peut vous arriver" ?
Il y a eu un espèce de buzz autout de ça ! Ce qui est sûr, c'est que j'ai dit à France 2 que s'il avait besoin d'une deuxième partie de soirée à un moment donné, que ça me démangeait de refaire une seconde partie de soirée et que spécialité était la défense du consommateur. Ca s'est arrêté là ! Je suis juste prêt à le refaire mais pas du tout comme "Sans aucun doute" où c'était larmoyant, ce que j'assume, avec des cas extrêmes. Là, je veux le faire plus dans l'esprit de RTL en mode "L'agence tous risques" !