Que retenir de cette année médiatique ? Pour la cinquième saison, puremedias.com propose sa série d'interviews des personnalités du PAF, qui vous livrent leurs coups de coeur et coups de gueule. Au tour de Raphaëlle Baillot, chroniqueuse et rédactrice en chef de "Village Médias" sur Europe 1.
La personnalité médiatique de l'année ?
Les fondateurs de Netflix, Reed Hastings et Mark Randolph. Même mes parents, nés en 1949, font du "binge watching" de séries sur Netflix au lieu de regarder le film du dimanche soir. Tout fout le camp.
La personnalité politique de l'année ?
Donald Trump, pour sa capacité à occuper l'espace et à forcer les journalistes à fact-checker ses tweets absurdes au lieu de commenter sur le fond ses projets de réforme.
Le coup médias de l'année ?
Celui que fait Jean-Pierre Pernault tous les jours au 13 heures de TF1, plus souvent au-dessus qu'en dessous de la barre des 40 % de part d'audience. Bien installé dans la stratosphère, il lévite tranquillement au-dessus du tout-venant du PAF, coude posé à l'extérieur, jetant de temps en temps un oeil vers le bas, sur tous les autres.
À égalité : L'interview de Bernard Tapie par Laurent Delahousse dans "19h le dimanche", sa nouvelle émission de France 2. Un entretien passionnant et humain, sans éluder les questions qui fâchent.
Le mensonge médiatique de l'année ?
Celui de Raquel Garrido. Fin septembre, dans "Les Terriens du Dimanche" sur C8, l'ex porte-parole de la France Insoumise se réjouit du succès d'une manifestation contre la réforme du code du travail. Problème ; l'émission a été enregistrée deux jours avant la dite manif. Maître Garrido prise en flagrant délit de fake news.
L'émission TV de l'année ?
"C à Vous" sur France 5, produit par Troisième Oeil. Super Babeth, super équipe, super ambiance, mais aussi toujours l'invité qu'il faut au bon moment. Efficacité redoutable.
L'émission radio de l'année ?
"Village Médias", chaque matin à 9h30 sur Europe1, bien entendu ! #passionautopromo.
Le dérapage médias de l'année ?
La guerre "Charlie Hebdo" / "Mediapart" : quand deux médias écrits indépendants se tirent dans les pattes, avec de gros dérapages verbaux, on ressent juste de la tristesse. Un débat hyper dur à comprendre, mais sur lequel il faut se pencher.
Le flop TV/radio de l'année ?
Le face-à-face Sandrine Rousseau/Christine Angot sur le plateau d'"ONPC". Deux femmes victimes qui ne se comprennent pas, dont une invitée dont on expose les larmes. Raté.
Le/la journaliste de l'année ?
Ronan Farrow pour l'article de sa vie, publié le 10 octobre sur le site du "New Yorker". Quatre jours après les premières révélations du New York Times sur les abus commis par l'ogre Weinstein, le fils de Mia Farrow publie le résultat de dix mois d'enquête : Les témoignages accablants de 13 femmes victimes du producteur. Au scoop s'ajoute la dimension psychanalytique : son père n'est autre que Woody Allen, lui-même accusé d'abus sexuels. À moins que ça ne soit Frank Sinatra ? Hollywoodien.
L'animateur/animatrice de l'année ?
Stéphane Rotenberg : "Pékin Express" va bientôt revenir sur M6. Et ça c'est cool. Rien qu'en en parlant j'ai le générique dans la tête et l'envie de partir à l'aventure qui démange.
La personnalité médiatique qui marquera 2018 ?
Grégoire Margotton. Il fera les meilleures audiences de l'année en commentant les matchs de la Coupe du Monde sur TF1. Dans son micro–casque, il parlera en direct à des millions de Français, 9 millions par match en moyenne si on prend les chiffres du dernier Mondial. Déjà une star, il va devenir une superstar. Conclusion : Grosse pression pour Margotton.