Que retenir de l'année médiatique écoulée ? Pour la sixième année, puremedias.com a proposé à plusieurs personnalités de revenir sur ces douze derniers mois, avec la désormais traditionnelle "Année médias vue par...". Au tour de Philippe Vandel, animateur de la tranche 18h/20h le week-end d'Europe 1.
La personnalité médiatique de l'année ?
Johnny Hallyday. Mort, il vend plus de disques que vivant. Mort, il fait davantage parler de lui que vivant. Mort, il fournit du travail à encore plus d'avocats et de notaires que vivant. Mort, comme l'a dit Charline Vanhonecker en direct sur France Inter : " En 2h57 de spéciale, on a passé plus de Johnny qu'en vingt ans sur cette antenne ".
La personnalité politique de l'année ?
Alexandre Benalla. Les premiers articles remontent au printemps avec l'enquête du Monde. L'affaire d'été est devenue un fait d'hiver (calembour entendu sur toutes les chaines). Et le feuilleton continue. Après avoir nié tout contact depuis son départ, l'Elysée prétend désormais qu'il n'y a eu que 2 échanges entre eux. Attendez qu'il publie les SMS...
Le coup médias de l'année ?
Nicolas Hulot, ministre d'Etat, qui découvre en direct à la radio qu'il vient d'annoncer sa démission. A sa grande stupeur, les mots sortent de sa bouche et il ne peut plus reculer.
Le mensonge médiatique de l'année ?
Claas Relotius, reporter-star qui travaillait pour l'hebdo allemand Der Spiegel a reconnu avoir bidonné ses articles pendant des années, et inventé non seulement des anecdotes mais aussi des témoins. Le genre d'affaire qui discrédite toute une profession qui combat les fake news jour après jour, pied à pied.
L'émission TV de l'année ?
"Top Gear France", saison II (RMC Découverte). Vite, avant que l'essence ne soit interdite!
L'émission radio de l'année ?
La grande tranche d'infos 18h/20h d'Europe 1 le samedi et le dimanche (et je ne dis pas ça parce que c'est moi qui présente ; je suis objectif, c'est tout).
La série de l'année ?
Pour une fois c'est une série française : Les Gilets Jaunes. La seule série qui est passée sur toutes les chaines tous les samedis du matin au soir, depuis l'épisode I le 17 novembre. [Notons la concurrence féroce avec le feuilleton Benalla, qui a pourtant démarré plus tôt à l'antenne].
Le dérapage médias de l'année ?
"L'affaire Hulot" dans "L'Ebdo". Même s'il ne faut jamais se réjouir de la disparition d'un magazine, observons que les ventes ont ensuite plongé, et que le journal a coulé.
Le flop TV/radio de l'année ?
Il y a si peu de motifs de se réjouir, avec internet et Netflix qui taillent des croupières aux médias traditionnels, que je ne vais pas commencer ici à dégoiser sur les confrères. Mais je n'élude pas la question : dès que les Gafan* payeront leurs impôts en France, je vous répondrai...
(*Google, Amazon, Facebook, Apple, Netflix, etc)
Le/la journaliste de l'année ?
Léa Salamé. Je sais, je dis ça tous les ans. Ça va faire trois. Je ne regrette pas.
L'animateur/animatrice de l'année ?
Anne-Elisabeth Lemoine. Comme N'Golo Kanté, personne ne l'avait vue venir, et elle rafle la mise. Indispensable. Avec talent, modestie, opiniâtreté, et sans s'épuiser à courir après le buzz ou le bobo politiquement correct. (NB : N'Golo Kanté court partout, mais il ne s'épuise jamais).
La personnalité médiatique qui marquera 2019 ?
Delphine Ernotte. On la disait en difficulté, voire sur un siège éjectable, et c'est elle qui tient la boutique. Et les comptes de France Télévision sont dans le vert. La tutelle peut difficilement en dire autant.