Les Russes débarquent sur les écrans français. Selon Xenia Fedorova, la présidente de RT France dans un entretien à Challenges hier, RT lancera sa version francophone en décembre prochain. Pour la campagne présidentielle, la chaîne de télévision russe avait déjà mis en place un site d'informations en français, qui avait fait l'objet de nombreuses polémiques.
Ce nouveau canal sera disponible sur le câble, le satellite et les box des opérateurs et souhaite recruter "une centaine de salariés au total d'ici la fin de l'année, dont cinquante journalistes de langue française", a précisé la dirigeante du média. Son objectif est "de constituer une équipe jeune avec quelques noms connus". La télévision publique d'information russe dispose déjà de chaînes en anglais, en espagnol et en arabe, ayant pour mission "officielle" d'apporter un "point de vue alternatif" et un "aperçu de la position russe" à l'étranger.
Durant la campagne pour l'élection présidentielle en France, RT s'était, à de nombreuses reprises, positionné contre Emmanuel Macron, et principalement en faveur des candidats François Fillon et Marine Le Pen. Fin mai, le président élu s'en était alors pris lors d'une conférence de presse avec Vladimir Poutine à RT et à Sputnik, un autre média pro-Kremlin, les accusant de s'être comportés "comme des organes d'influence et de propagande mensongère" et d'avoir diffusé "des contre-vérités infamantes."
RT France a tenu à réagir auprès de puremedias.com, après la publication de cet article. "RT France n'a favorisé aucun candidat pendant la campagne présidentielle française. Pas une seule fois les équipes de M. Macron ne nous ont donné ne serait-ce qu'un exemple de la manière dont RT et RT France en particulier auraient agi afin de saboter sciemment sa campagne. De plus, le site de RT France est facilement accessible à tous et n'importe qui peut vérifier qu'aucun des articles qui traitent d'Emmanuel Macron ne peut permettre de dire que nous faisons de la propagande", déclare Xenia Fedorova.
Margarita Simonyan, rédactrice en chef de RT, ajoute : "En qualifiant de fausse information toute information avec laquelle il ne se montre pas d'accord, le président Macron pose les bases d'un dangereux précédent qui menace à la fois la liberté d'expression et le journalisme dans son ensemble."