Scandale sexuel pour le télé-crochet. Selon l'AFP, la version néerlandaise du concours de chant "The Voice", diffusée aux Pays-Bas sur la chaîne RTL, est actuellement au coeur d'une polémique après les accusations hier soir d'agressions sexuelles et de viol au sein d'une émission sur Youtube. De son côté, le célèbre producteur John de Mol, qui a cédé le format à ITV en 2015, s'est déclaré être "sous le choc" après ces révélations. La diffusion de l'émission a été suspendue.
Hier soir, dans une émission baptisée "Boos" et diffusée sur Youtube, une ancienne participante à "The Voice" aux Pays-Bas a accusé le rappeur Ali B, coach dans le programme, de viol. Selon la candidate, les faits auraient eu lieu il y a huit ans, alors que son coach lui faisait visiter un studio d'enregistrement. Ali B aurait commencé à l'embrasser sans lui demander son consentement. "J'ai senti qu'il était si puissant que je me suis dit : 'Ce qu'il veut va m'arriver maintenant'", a-t-elle déclaré. Le diffuseur RTL a pris la décision d'évincer cette semaine le rappeur, qui nie les accusations, après que deux plaintes ont été déposées pour agressions sexuelles.
Toujours dans la web-émission, 19 femmes ont accusé Jeroen Rietbergen, le chef d'orchestre du groupe de musiciens qui accompagne les candidats, de comportements déplacés à caractère sexuel. Il était le compagnon de la soeur de John de Mol, Linda de Mol, qui est l'animatrice de "The Voice of Holland". Cette dernière a annoncé cette semaine qu'elle le quittait et qu'elle arrêtait de travailler dans l'émission en raison de ce "terrible cauchemar".
Selon l'AFP, John de Mol a admis être au courant de messages inappropriés en 2019 envoyés par Jeroen Rietbergen à une candidate de "The Voice". Le créateur de "Big Brother" a confié se sentir "personnellement responsable", assurant qu'il n'avait pas "caché la poussière sous le tapis". Toutefois, John de Mol n'aurait pris aucune mesure, considérant qu'il ne s'agissait alors que de rumeurs infondées. "Tout le monde mérite une seconde chance", a-t-il déclaré au sujet de son ex-beau-frère avec qui il a collaboré durant une dizaine d'années.
Après ces accusations, Jeoren Rietbergen a démissionné du programme, admettant "des contacts de nature sexuelle avec des femmes impliquées dans le programme et des messages WhatsApp à caractère sexuel". Il a d'abord pensé qu'il n'avait pas abusé de sa position de pouvoir, avant de concéder que "la perception des femmes concernées" était plus pertinente que la sienne.
Ce scandale a également eu un retentissement politique puisque le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a estimé que les allégations étaient "inacceptables" et a réclamé une enquête approfondie.
Enfin, la société de production britannique ITV, qui a racheté le format à l'international, a réagi dans un communiqué à cette affaire. "Nous avons une politique de tolérance zéro envers le type de comportement qui aurait eu lieu", a déclaré la production, qui a annoncé avoir diligenté une enquête interne.