La SDJ monte au créneau. Hier soir, la Société des journalistes de France 2 ont écrit une lettre ouverte, baptisée "Madame la ministre, les journalistes de France Télévisions n'ont pas besoin de votre approbation", pour recadrer la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, après ses propos tenus au sujet de la nomination de Cyril Graziani à la tête du service politique de France Télévisions. L'arrivée de l'ancienne voix de France Inter au sein du groupe du service public avait été critiquée par certains journalistes et certaines personnalités politiques en raison d'une présumée proximité avec le président Emmanuel Macron.
Mardi dernier, lors de la séance des "Questions au gouvernement" devant l'Assemblée nationale, la membre du gouvernement a déclaré à ce sujet : "Cyril Graziani est un journaliste, enquêteur, grand reporter parfaitement connu pour son intégrité et ses qualités professionnelles. Il a été très longtemps journaliste à France Inter et il est depuis 8 mois, journaliste sur la chaîne Franceinfo (...) Et j'ai toute confiance en monsieur Cyril Graziani pour remplir, avec le maximum de ses qualités professionnelles, cette tâche".
La SDJ s'est "étonnée" que Roselyne Bachelot "se soit permis", "devant la représentation nationale" de "juger des qualités professionnelles d'un journaliste afin de légitimer sa nomination". La société de journalistes de France 2 a rappelé la "surprise" au sein de la rédaction après la révélation dans les colonnes du "Figaro" la semaine dernière de la nomination de Cyril Graziani. Une décision que la SDJ "n'a pas souhaité commenter", "considérant que le choix de l'encadrement de la rédaction est du ressort de la direction de l'information". "Nous ne souhaitons pas nous prononcer sur une réputation ou des bruits de couloirs. Nous jugerons donc à l'usage", a-t-elle précisé.
Interrogé le 14 mars dernier par "Le journal du dimanche", Laurent Guimier, le patron de l'information à France Télévision, a défendu la nomination de Cyril Graziani : "Il est un excellent enquêteur. Il l'a prouvé à France Inter. Reportage et enquête sont au coeur du projet. Nous sommes plus que jamais indépendants de tous les pouvoirs. Ces derniers le savent et les téléspectateurs aussi !"