Elle a fait rire les téléspectateurs ! Hier soir, devant plus de 2,5 millions de téléspectateurs, Laura Laune a remporté la finale de la saison 12 de "La France a un incroyable talent" sur M6, produite par FremantleMedia France et animée par David Ginola. Face aux Soda Crew, l'humoriste a gagné un chèque de 100.000 euros. Remise de sa victoire, la candidate s'est confiée à puremedias.com pour évoquer sa finale, son parcours et ses projets.
Propos recueillis par Florian Guadalupe.
puremedias.com : Enfin une humoriste gagne ! Vous devez être fière !
Laura Laune : Je suis très fière que l'humour soit représenté dans cette émission et que l'humour gagne auprès du public. Je suis très contente.
"C'est dur de se faire connaître du public et de remplir ses salles."
Vous vous y attendiez ?
Non. Je ne m'y attendais pas du tout. Au début, cette émission, je ne voulais pas la faire. Faire de l'humour dans cette émission, c'est très compliqué. Les gens veulent des choses de spectaculaire. Je ne m'y attendais pas. Je ne voulais pas y croire. C'est incroyable.
Qu'est-ce qui vous a motivée à participer à cette émission alors ?
Je pratique le métier d'humoriste depuis trois ans maintenant. C'est vrai que c'est très dur, car il y a énormément de concurrence dans ce métier. C'est dur de se faire connaître du public et de remplir ses salles. Je me suis dit que ça pouvait vraiment être une chance de me faire connaître auprès du public.
Quel impact sur votre vie a eu ce passage dans l'émission de M6 ?
Que le public me suive, ça m'a donné énormément de force. Ca m'a donné l'envie de croire en ce que je fais. Je me suis dit : "OK, c'est cool, les gens aiment ce que je fais". Ca m'a donné toute la motivation finalement. Puis, surtout, il y a beaucoup plus de monde qui vient me voir en spectacle. C'est formidable.
"Je ne pense pas que les références aux polémiques ont vraiment fait que les gens ont particulièrement aimé ma prestation."
Vous vous êtes retrouvée en finale au coude-à-coude avec les danseurs du Soda Crew. Vous pensiez à ce moment-là qu'ils allaient gagner ?
A ce moment-là, je ne réfléchissais à rien. Surtout, j'essayais de ne pas trop y croire pour ne pas être trop déçue. Je me suis mise dans ma bulle en me disant "Non, ça ne sera pas moi". J'adore ce qu'ils ont fait, j'adore leur prestation. Entre tous les candidats, il y avait un soutien, on s'encourageait. Il n'y avait pas du tout de concurrence. Sur le moment, on a envie d'y croire, mais il faut garder les pieds sur terre.
Qu'est-ce qui a fait la différence hier soir ? Le clin d'oeil aux polémiques de l'émission ?
Je ne sais pas si c'est ça qui a fait la différence. Je pense que les gens ont juste adhéré à mon style, à mon univers. Ca, c'est génial. Je ne pense pas que les références aux polémiques ont vraiment fait que les gens ont particulièrement aimé ma prestation. Je pense que c'est un ensemble.
Vous avez donc adapté une partie du sketch à l'émission. Toutes les vannes étaient inédites ?
Oui, c'est ce que je voulais. Je voulais arriver à chaque fois avec un sketch inédit, écrit vraiment pour l'émission. Je me suis dit que c'était la seule chance d'aller loin dans l'émission. Il fallait que j'arrive à faire quelque chose qui s'inscrive vraiment dans le contexte de l'émission, de parler de tout ce qu'il se passe autour et de parler des autres candidats. Je voulais arriver avec quelque chose d'inédit.
Vous avez gagné 100.000 euros. Qu'allez-vous faire de cet argent ?
Aucune idée (rires). Je pense que déjà, je vais en profiter pour faire des beaux cadeaux de Noël. Et puis, après, je vais essayer de l'utiliser intelligemment. Je n'y ai pas trop pensé. C'est encore frais pour l'instant.
"Quand j'ai appris que l'émission était suspendue, j'étais vraiment triste."
Les années précédentes, les gagnants participaient au Festival "Juste pour rire". Qu'en est-il cette année ?
Je n'en ai aucune idée. Je n'ai pas eu cette info. Je ne sais pas.
L'ancien producteur de ce festival est Gilbert Rozon. Vous l'avez connu lors des auditions. Est-ce que vous avez craint que l'émission ne soit pas diffusée après la sortie de l'affaire ?
Oui. J'ai été vraiment très triste. D'autant plus que j'avais fait un bon passage aux auditions. J'attendais vraiment la diffusion, en disant : "Trop bien, je pense que les gens vont aimer, ça va me faire connaître". Puis, quand j'ai appris que c'était suspendu, j'étais vraiment triste. Mais surtout pour tout le monde, pour tous les autres candidats et toutes les équipes. C'est un gros coup.
Vous avez un humour grinçant et provocateur. Est-ce qu'on vous a demandé de ne pas l'évoquer dans vos sketchs ?
Non. C'est ça qui est génial avec l'émission. C'est qu'ils m'ont vraiment laissé faire mon humour à 100%, comme je le voulais. Ca, c'est incroyable parce que c'est la première fois qu'un gros média me permet de le faire. C'est vraiment ce qui a fait ma force dans l'émission. J'étais soutenue, je pouvais dire ce que je voulais. Avoir la liberté de pratiquer mon humour à 100%, c'est génial et c'est ce qui a fait la différence.
"Du moment qu'il y a un rire, pour moi, c'est bon. Si les gens sont juste choqués, ça ne m'intéresse pas."
Et la grande question est de savoir si vous, vous vous mettez des limites ?
Non, je n'ai pas de limites au niveau des thèmes. Les limites pour moi, c'est d'arriver à faire en sorte que ce soit bien traité, peu importent les thèmes. Du moment qu'il y a un rire, pour moi, c'est bon. Si les gens sont juste choqués, ça ne m'intéresse pas. Parfois, il y a des gens qui me disent : "Quand tu as commencé à parler de ça, je me suis dit que je n'allais pas rire. Puis je me suis surpris moi-même à rire de choses dont je ne voulais pas rire à la base". Pour moi, c'est gagné parce que ça permet de faire rire les gens sur des thèmes qui ne font pas forcément rire et ça permet de dédramatiser les choses.
L'année dernière, Antonio, un magicien, avait gagné le concours de talent. Il avait ensuite été recruté dans diverses émissions et sera bientôt dans le divertissement d'Arthur, "Diversion" sur TF1. Ca vous intéresserait de vous produire dans des programmes à la télévision à l'avenir ?
Oui, j'aimerais beaucoup. Si je peux continuer à pratiquer cet humour dans d'autres émissions, oui, j'aimerais beaucoup.