Tous les journalistes ont son 06 dans leur répertoire. Franck Louvrier, directeur de la communication du président Nicolas Sarkozy, est toujours disponible pour leur répondre. Presque jour et nuit. Au plus près du chef de l'Etat, il lâche régulièrement des infos exclusives à l'un, des indiscrétions à l'autre. Ses informations sont régulièrement distillées dans les pages "Confidentiels" des journaux. C'est lui qui négocie les apparitions du président candidat avec les médias. Plus que jamais en période de campagne présidentielle. Le Nouvel Observateur lui consacre un portrait sur deux pages cette semaine, titré "Le bouclier du président".
On y apprend qu'il entretient des relations très étroites avec certains d'entre eux. Comme avec Laurence Ferrari, présentatrice du 20 Heures de TF1. "Certains sont devenus ses amis, comme Laurence Ferrari, avec qui lui et sa compagne passent des vacances en Corse" note l'hebdomadaire. Laurence Ferrari a décroché sur son antenne, le 15 février dernier, l'annonce en exclusivité de la candidature du président à un second mandat, suivie par plus de 10 millions de téléspectateurs. Cette amitié a-t-elle joué un rôle ? "Pas de connivence voudrait faire croire Louvrier" note L'Obs. Ces deux-là se sont rencontrés, assure Franck Louvrier, lorsque Laurence Ferrari était encore stagiaire à Europe 1.
Mais cette révélation ne manquera pas d'être commentée et peut-être, d'écorner la réputation de la journaliste. Laurence Ferrari peut-elle mener une interview de Nicolas Sarkozy si elle entretient des relations amicales avec l'un de ses plus proches collaborateurs ? La question reste légitime. Cet exemple montre une nouvelle fois que la frontière est de moins en moins étanche entre le pouvoir politique et médiatique. Les exemples ne manquent pas, comme récemment Audrey Pulvar et Arnaud Montebourg.
Ces relations assumées ou supposées nourrissent la défiance de plus en plus grandissante du grand public à l'égard des journalistes. Les entretiens de la journaliste avec le Chef de l'Etat pourront être revus à l'aune de cette information. "Avec Nicolas Sarkozy, je serai cash" avait promis Laurence Ferrari le 25 janvier 2010, à quelques heures d'une interview sur TF1 avec le président.