C'est l'une des seules émissions de Canal+ à ne pas changer d'animateur ou de producteur, après le passage de la tornade Bolloré cet été. Lundi, "Le Petit Journal" de Canal+ fait sa rentrée dans une version rallongée de quelques minutes. Avancé à 20h10, le programme subira désormais la très forte concurrence des 20 Heures. Programmé un quart d'heure plus tard la saison dernière, "Le Petit Journal" bénéficiait d'importants reports de téléspectateurs pendant la publicité des grandes chaînes. Comme "Le Grand Journal", privé cette année des "Guignols", l'audience du "Petit" devrait donc mécaniquement baisser.
"Face à deux JT puissants, c'est un challenge intéressant, explique à l'AFP Laurent Bon, producteur de l'émission. Ce nouvel horaire est plus compliqué, ça nous met la pression et nous risquons d'avoir moins d'audience mais ça nous donne un statut. Il faudra choisir entre les JT et nous ! Les téléspectateurs pourront aussi regarder les grands titres des JT puis 'Le Petit Journal'".
"Le Petit Journal" s'enrichit cette saison de nouvelles pastilles comme "Bloqués", signé par les créateurs de "Bref". Initialement prévue pour "Le Grand" de Maïtena Biraben, "Le Petit" l'a récupérée. De nouveaux visages sont attendus : Hugo Clément de France 2, Camille Crosnier de RTL et une recrue de 17 ans, Panayotis Pascot. Autre nouveauté cette saison, une tribune libre face caméra pour "des gens qu'on ne voit pas à la télé". Les stars du programme restent en place : Eric, Quentin, Catherine et Liliane.
Reste à savoir si "Le Petit Journal" va garder l'impertinence qui a fait son succès et dont le nouveau boss, Vincent Bolloré, n'est pas fan. Où commence et s'arrête la "dérision acceptable" ? "Avec ce ton plus transgressif et plus générationnel, notre ambition est d'être le JT pour la jeune génération. Nous nous adressons aux 15-30 ans et ce sont les mêmes qui fabriquent l'émission, précise Laurent Bon à l'AFP. Dans cette France crispée, l'ironie peut être mal vécue par des gens qui pensent qu'il s'agit de dominants qui se moquent des dominés. Mais nous voulons nous moquer de tous les pouvoirs". Yann Barthès et ses équipes ont une saison pour le prouver.