Joli coup pour "Le Petit Journal" de Canal+. Les équipes de Yann Barthès ont réussi à décrocher la première interview télévisée de David Ysebaert, le cireur de chaussures du conseiller de François Hollande, Aquilino Morelle. Ce dernier a été contraint à la démission après la publication jeudi d'un article au vitriol de Médiapart l'accusant notamment d'un possible conflit d'intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques et pointant aussi du doigt son goût du luxe. Le journaliste évoquait ainsi dans son article la privatisation par Aquilino Morelle d'un salon à l'hôtel de Marigny pour qu'un cireur de chaussures puisse lustrer les "30 paires de souliers de luxe" que détiendrait le conseiller de François Hollande.
Interrogé par nos confrères avec son yorkshire contre son ventre, l'ancien cireur de chaussures d'Aquilino Morelle a affirmé avoir été "piégé" par Médiapart. "Je n'ai pas accordé une interview à Médiapart. J'ai répondu à un coup de téléphone il y a environ trois ou quatre semaines" a-t-il précisé à propos des révélations du journal. "On m'a posé des questions. Je pensais que ça concernait mon travail, ma profession et je me suis fait piéger à la fin". Si Yves Ysebaert a confirmé que le journaliste de Médiapart avait bien précisé sa profession au début de la conversation, il a expliqué que leur échange avait été trop rapide pour qu'il comprenne ce qu'il lui arrivait. "Quand on vous parle à 200 à l'heure. On vous pose des questions. On vous parle de votre métier. Cette personne m'a endormi tranquillement et m'a emmené sur une piste, là où il voulait" a témoigné le cireur de chaussures.
Yves Ysebaert a cependant confirmé face à la caméra l'ensemble des détails donnés par par le site d'Edwy Plenel sur cette affaire. Il a également fait comprendre qu'il n'avait pas mesuré la sensibilité des révélations qu'il avait faites au journaliste. "Pour moi, Monsieur Morel, c'est un client et une personne comme tout le monde" a-t-il expliqué, précisant qu'il n'avait pas connaissance de la place éminente qu'il occupait à l'Elysée. "Je le sais maintenant, je le savais pas. Je savais pas que ça irait si loin".
Harcelé par les médias depuis la parution de l'article, le cireur de chaussures a expliqué avoir accordé cette interview au "Petit Journal" pour que les autres journalistes arrêtent de le solliciter. "Ça n'arrête pas !" a-t-il raconté, égrenant les médias qui l'avaient contacté dont le "Wall Street Journal". "J'en ai marre. J'arrive pas à assumer. On vous téléphone. Vous êtes bombardé 24 sur 24. C'est un truc de fou ! Je vis un truc de fou. J'espère grâce à vous ne plus être ennuyé par vos collègues. Je ne veux plus entendre parler de cette histoire" a-t-il lancé en conclusion. puremedias.com vous propose de découvrir cette séquence à partir de 9'35.